Les Rencontres du cinéma latino-américain proposent ainsi une programmation pleine de surprises avec des films en avant-première, des films inédits, des documentaires en compétition, mais aussi des concerts, des dégustations, une exposition, des tables rondes et bien sur de nombreuses rencontres avec des invités.
Année après année, l’objectif reste le même : proposer une programmation riche en découvertes avec des films inédits, des avant-premières, une compétition de films documentaires et surtout de nombreuses rencontres avec des invités pour échanger sur les enjeux sociaux, politiques, historiques et culturels de l’Amérique latine.
https://player.vimeo.com/video/808685480?h=8a2c003f64
Les 40es Rencontres du Cinéma Latino-américain
Du 22 au 28 mars 2023, le cinéma Latino-américain revient lors d’une 40ème édition particulière qui met en avant le cinéma qui filme les luttes.
De 1983 à 2023, une rétrospective du cinéma engagé
Le festival organisé par l’association France Amérique Latine 33 (FAL33), ne revient pas seulement sur les 40 années d’existence de ces Rencontres en Gironde, mais cherche surtout à mettre en lumière 40 années de production cinématographique riche et engagée, dans une zone du monde qui malgré les dictatures, a su s’exprimer et résister.
Lors de ce festival, nous vous invitons à vous plonger dans le nouveau cinéma latino-américain (NLC) des années 80’, un cinéma héritier d’une certaine façon du cinéma politique, d’intervention, d’engagement, un cinéma indépendant qui lutte tout en filmant les luttes.
Le cinéma est art, mais aussi action sur la société
C’est en se saisissant de techniques variées telle que l’art de l’interview filmée en face à face, l’utilisation des archives institutionnelles et personnelles, le collage audiovisuel, que les cinéastes et télévisions des provinces d’Amérique Latine, à l’image de la Televisión Serrana (TVS), ont pu réaliser des films à petit budget mêlant réel et imaginaire, à des fins sociales, éducatives et de pro- motion culturelle.
Une projection de films en compétition et hors compétition
Parmi plus de 150 films proposés, 10 ont été sélectionnés pour participer à la compétition du festival, dont 5 documentaires et 5 fictions ainsi que 12 courts-métrages (animation, fiction et documentaire). Un jury composé de professionnel.le.s d’Europe et d’Amérique Latine, remettra le prix du Meilleur Long-Métrage de Fiction et celui du Meilleur Long-métrage Documentaire. Les films primés recevront une dotation permettant ainsi au festival de contribuer aux productions futures de ce genre.
8 séances spéciales viennent compléter le programme du festival abordant ainsi une variété de sujets et mettant en avant la diversité des productions cinématographiques du continent.
Ce festival anniversaire est l'occasion de mettre en lumière le cinéma qui filme les luttes dans une zone du monde qui malgré les dictatures, a su s’exprimer et résister, mais aussi de façon plus globale sur le cinéma qui est art et action sur la société.
C'est également l'occasion de se questionner sur l'évolution et la continuité de ce genre avec l'arrivée du numérique et des plateformes de streaming, lors notamment d'une table ronde, organisée le dimanche 26 mars à 15h30 au cinéma Jean eustache à Pessac, en présence de réalisateurs et acteurs du cinéma politique et engagé de cette région.
Dans le cadre de la compétition du festival, les meilleures productions seront récompensées parmi une sélection de 10 films. La remise des prix se fera lors d'une soirée de clôture avec pot et projection, le mardi 28 mars.
Autour du festival, des expositions, dégustations de mets Latino-américains et rencontres diverses sont proposées pour plonger au coeur d'une culture riche et chaleureuse !


Edito
Une nouvelle édition d’un festival est une occasion pour en questionner la pertinence, dans le monde du cinéma et dans la société en général
Une 40ème édition n'est pas seulement une édition de plus : nous avons déjà une histoire derrière nous, qui nous rend fort.e.s, qui nous soutient et nous permet de nous penser et aussi de nous projeter, de renouveler notre engagement, d’approfondir nos envies et nos défis. Aussi nous avons fait le choix d'une édition réflexive qui nous permet d'appréhender comment, depuis 40 ans, le cinéma filme les luttes. Ce sont des années très riches en production et changements au sein du cinéma latino-américain, difficiles d'aborder avec les quelques vingt films que nous présentons. Nous avons donc choisi d'éclairer les années 80', pas seulement parce qu'elles voient la naissance des Rencontres en Gironde mais surtout parce ce qu'elles sont un tournant important du cinéma en Amérique latine.
Nous vous invitons à vous replonger dans le nouveau cinéma latino- américain (NLC) des années 80', un cinéma héritier d'une certaine façon du cinéma politique, d'intervention, d'engagement et de mémoire historique défini par les cinéastes dans les années 70. Héritage du Cinema Nôvo indépendant brésilien de Glauber Rocha qui combine néorréalisme italien et cinéma-vérité, héritage des documentaires de Patricio Guzman (Labatallade Chile) ou de Miguel Littin, du film-manifeste d'un Solanas ou d'un Getino ou d'un cinéma témoignage social de Fernando Birri - dont nous présentons un très beau portrait avec Dondecomienzaelcamino.
Les années 80' voient la création de la Fondation du Nouveau Cinéma Latino-americain (FNCL, 1985) par le Comité des cinéastes d’Amérique latine (C-CAL), avec Gabriel García Márquez et dont l'ambition n'est autre que “le développement, la diffusion et l'intégration du cinéma en Amérique Latine et dans la Caraïbe et la formation de l’Ecole Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños (EICTV-1986) ou encore “L’utopie des yeux et des oreilles” comme aimait à la nommer son premier directeur Fernando Birri ; elle accueillera (groupes de 5-6 ) gratuitement pendant des années toutes celles et ceux - d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie – qui souhaitent se former aux métiers du cinéma pour “Exprimer ce qui a encore un nom, une image, un style. Nous exprimer, nous nommer, nous imaginer. Pour que le lieu de l’Utopie qui, par définition, n’est Nulle Part, se trouve quelque part : selon le droit de la chronologie géographique, politique, poétique, ce lieu est dans ce que les autres appellent Tiers-Monde et ce que nous appelons Notre Amérique, Notre Afrique, Notre Asie, Notre Monde” (Fernando Birri, paroles inaugurales). L’EICTV est la seule école au monde décorée par le Festival de Cannes au cours de sa longue histoire.
Le tournant-changement du cinéma des années 80' est moins tonitruant que la rupture du cinéma des années 60-70, il est plutôt silencieux – par obligation souvent à cause des dictatures en place – et se veut qualitatif : il récuse le national pour fonder une notion nouvelle du populaire, maintenant latino-américain, sans pour autant abandonner la critique plus ou moins radicale de la situation du pays et de la dépendance du sous-continent face aux USA.
Les cinéastes vont se saisir des techniques du nouveau documentaire, de l'art de l’interview filmée en face à face, de l’utilisation des archives institutionnelles et personnelles, du collage audiovisuel, introduit par Santiago Álvarez dans les actualités de l’ICAIC (Cuba) qui permet la réalisation de films à petit budget, le mélange du réel et de l’imaginaire, l'utilisation de médias audiovisuels à des fins sociales, éducatives et de promotion culturelle. Anthropologues, ethnologues ou encore ingénieurs prennent la caméra et brisent les distances qui nous séparaient des communautés, nous révélant la richesse et la pluralité des cultures autochtones, et dévoilant leur dignité. Nous vous invitons à plonger dans le NCL avec le cinéma de résistance de l'ethnologue colombienne Marta Rodriguez (Nuestra voz de tierra, memoria y futuro), que nous retrouvons dans le film au titre on ne peut plus suggestif (El film justifica los medios) que le réalisateur viendra présenter ou encore avec le film du bolivien Jorge Sanjinés La nación clandestina, qui n'est rien dautre que “l'auto affirmation politico-idéologique et esthétique” du cinéaste quant aux cultures indigènes-andines de son pays, un film de 1989 qui dialogue avec son dernier film Los viejos soldados de 2022
Les cinéastes vont se saisir des techniques du nouveau documentaire, de l'art de l’interview filmée en face à face, de l’utilisation des archives institutionnelles et personnelles, du collage audiovisuel, introduit par Santiago Álvarez dans les actualités de l’ICAIC (Cuba) qui permet la réalisation de films à petit budget, le mélange du réel et de l’imaginaire, l'utilisation de médias audiovisuels à des fins sociales, éducatives et de promotion culturelle. Anthropologues, ethnologues ou encore ingénieurs prennent la caméra et brisent les distances qui nous séparaient des communautés, nous révélant la richesse et la pluralité des cultures autochtones, et dévoilant leur dignité. Nous vous invitons à plonger dans le NCL avec le cinéma de résistance de l'ethnologue colombienne Marta Rodriguez (Nuestra voz de tierra, memoria y futuro), que nous retrouvons dans le film au titre on ne peut plus suggestif (El film justifica los medios) que le réalisateur viendra présenter ou encore avec le film du bolivien Jorge Sanjinés La nación clandestina, qui n'est rien dautre que “l'auto affirmation politico-idéologique et esthétique” du cinéaste quant aux cultures indigènes-andines de son pays, un film de 1989 qui dialogue avec son dernier film Los viejos soldados de 2022
Sources Photos Organisateurs du Festival