En vives-eaux (fort coefficient), le marégraphe du Verdon situé à l’embouchure enregistre un marnage de 5m. Cette amplitude ne s’amortit pas, au contraire elle augmente vers l’amont du fait de la convergence des rives et de la diminution de la profondeur, on parle alors d’un estuaire hypersynchrone.
L’estuaire de la Gironde est soumis aux marées semi-diurnes du Golfe de Gascogne de période 12h24min, lorsqu’une onde de marée entre dans l’estuaire, 3 phénomènes distincts interviennent dans la modification de cette onde :
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Amplification de l’onde de marée et intensification des courants associés lors de la propagation de l’onde de marée (d’après Salomon et al.1980)
La marée et ses courants à Bordeaux
Contrairement à ce que beaucoup l’imaginent, la marée se fait sentir dans la Garonne au niveau de Bordeaux, c’est-à-dire à plus de 100km de l’embouchure de la Gironde. La limite amont de l’action de marée dans la Garonne se situe à la Réole, soit à plus de 150 km de l’océan ouvert.
Comme nous l’avons développé ci-dessus, l’onde de marée se modifie lors de sa propagation au sein de l’estuaire, pour devenir asymétrique. Le flot ne dure que 3 à 4 heures et le jusant 7 à 8 heures.
Hydrologie de l’estuaire
Deux facteurs hydrologiques jouent un rôle primordial dans la dynamique de l’estuaire
- La marée
- Le débit fluvial.
Les marées de l’estuaire de la Gironde sont de type semi-diurnes, le marnage à l’embou chure varie de 1.5 à 5m et de 2 à 6m à Bordeaux. La limite amont de la marée dynamique est située à plus de 160 km en amont de l’embouchure, les vitesses de courant de flot et de jusant engendrés par la marée y sont de l’ordre du m/s.
Au cours d’un cycle de marée, le volume d’eau oscillant à la Pointe de Grave (embouchure) dépasse 2 millions de m3 en vives eaux et décroît exponentiellement vers l’amont. De ce fait, le débit fluvial joue un rôle important dans l’hydrologie de l’estuaire amont.
Le débit fluvial annuel moyen est compris entre 600 et 1000 m3 par seconde, cependant cette valeur peut être variable d’une année sur l’autre. En effet, les crues de la Garonne et de la Dordogne se produisant en hiver et au printemps sont caractérisées par un débit pouvant atteindre 5000m3/s et sont rarement de même intensité d’une année sur l’autre.
De plus, en été et en automne, la durée d’une période d’étiage, caractérisés par un très faible débit de 20 à 100 m3/s, peut elle aussi varier chaque année.
En ce qui concerne le débit des particules en suspension, Migniot (1969) a évalué que le débit solide est proportionnel au débit liquide et qu’il rentre chaque année 2 à 2.5 millions de tonnes de vases fluviatiles en suspension dans l’estuaire.
Crédit Rédactionnel Cyril Giry : Master ENVironemment Océanographie Littorale et Hauturière (ENVOLH) Université Bordeaux I