"L'Héritage de Violette Pinkerton" un roman de Sandrine Biyi

Romancière aquitaine, Sandrine Biyi écrit sur les XI et XII siècles, période de prédilection pour cette auteure qui a ses racines bien ancrées dans cette terre d’eaux, entre Gascogne et Entre-deux-Mers girondin.

Cela lui a valu le surnom mérité de La Dame de l’Entre deux Mers puisque sa saga, La Dame de La Sauve en 7 tomes qui l’a révélée aux lecteurs, s’y déroule. Elle a également écrit sur les Cathares en Aquitaine, les Sorcières en Périgord et plus récemment sur les passeurs Pyrénéens durant la seconde guerre mondiale avec L’hôtel des Deux Vallées publié aux Editions Savine Dewilde.

COUVDEWILDE WEBSon nouveau roman, L’Héritage de Violette Pinkerton, se déroule en 1912. Il met en lumière les premières institutrices.

Les différentes lois, outre celle de 1905 séparant l’Eglise de l’Etat, ont du mal à se mettre en place, à plus forte raison dans les campagnes et pour la scolarisation des filles.

Malgré la loi de Victor Duruy en 1867 obligeant les communes de plus de 500 habitants à avoir une classe primaire féminine à l’école publique.

La lettre de Jean Jaurès aux instituteurs est publiée. Violette a vingt ans, elle est l’une des premières institutrices diplômées et est nommée pour son premier poste, dans un petit village de l’Entre deux Mers.

Le clivage social est très présent, les métayers et les notables ne s’assoient pas sur le même banc à l’église. Les appuis sont rares car au-delà de son travail d’institutrice, c’est tout un village qu’il faut apprivoiser.

Violette, pleine d’idéaux républicains, vouant une admiration sans borne à Jean Jaurès est bien décidée à faire de son mieux, lutter s’il le faut. Elle ne se démonte pas. Mieux, elle balaie les obstacles.

Elle présentera son élève la plus brillante au certificat d’étude, examen jusque-là réservé aux garçons.

L’auteur nous raconte la génèse de L’Héritage de Violette Pinkerton.

Ce roman est né d’une rencontre, comme souvent.  Mr Jaubert, l’un des fondateurs du musée de Lignan (de Bordeaux, rebaptisé sur Pimpine dans le roman)  m’avait raconté l’histoire d’une institutrice ayant dû faire demi-tour à peine arrivée  car, n’étant pas mariée avec l’instituteur, elle n’avait pas pu exercer.

Le grain de blé de cette histoire a germé et L’Héritage de Violette Pinkerton est né.

Lignan sur Pimpine en Entre-deux-Mers avant la guerre de 1914 était un village qui n’était pas dortoir,  avec son église, son école, sa mairie et quelques boutiques. Le train venant de Bordeaux, amenait des Bordelais avides de nature, passer le dimanche au bord du ruisseau et de se désaltérer dans les cafés. Il y en avait  cinq à l’époque, contre un aujourd’hui !

Un jour de septembre 1912, le train s’arrête et une jeune femme, accompagnée  de son chien descend sur le quai. Elle n’a qu’une petite valise en main. Elle est toute jeune, un peu perdue, c’est Violette, la première institutrice.

Accueillie avec méfiance elle va devoir s’imposer.

Partir à la découverte de la vie des institutrices dans les campagnes a été incroyable. J’ai découvert leur pugnacité mais aussi les règles de conduite humiliante qui leur était imposées, comme ne pas se marier pendant dix ans, porter une robe blanche et noire la semaine et noire le dimanche, avoir l’accord du père pour pouvoir enseigner, secouer les draps du lit une fois par semaine…etc.

Rien n’était simple à l’époque et cela ne l’est toujours pas.  Mais ce livre montre que notre école est républicaine et laïque et qu’elle doit le rester. Il faut rester vigilant. L’école publique est une grande chance, la meilleure. Elle doit être préservée.

COUVERTURE bis 18072022

Sandrine Biyi est éditée aux Editions Savine Dewilde dont le siège est en Gironde à Lignan de Bordeaux. Cette petite maison d‘édition fait de l’éclectisme son atout principal.
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