L’estuaire de la Gironde a toujours nécessité une grande vigilance de la part des navigateurs. L’embouchure, au large de la pointe de Grave, est une zone de turbulences particulièrement périlleuse soumise à de très forts courants, où les bateaux peuvent échouer sur les nombreux bancs de sables autour de l’île de Cordouan.
Les phares fascinent un nombreux public, prêt à découvrir ces monuments à la fois utiles et singuliers par leur architecture remarquable.
Le phare de Cordouan est la plus emblématique construction dédiée à la navigation sur la gironde, mais il est loin d'être seul. A quelques kilomètres, le phare de la Coubre et le phare de Grave marquent l'entrée de l'embouchure, puis plus loin en amont le phare de Terre-Nègre à Saint Palais-sur-Mer, ou le phare Richard. Aujourd'hui désaffecté, le phare de Vallières sur la commune de Saint-Georges de Didonne, le phare de Patiras et le phare de Trompeloup témoignent de l'histoire de la navigation au 20ème siècle.
Qu'est-ce qu’un phare ?
Un phare est une tour édifiée sur une côte, sur un îlot ou à l’entrée d’un port, surmontée d’une source lumineuse puissante, dont le but est de guider la navigation maritime et fluviale de jour comme de nuit.
Le mot phare vient du latin pharus lui-même dérivé du grec pharos, nom d’une île (Pharos) située au large d’Alexandrie en Égypte sur laquelle Ptolémée 1er a fait construire un phare monumental au début du IIIe siècle avant J.-C. Une série de tremblements de terre a entièrement dévasté l’édifice au XIVe siècle. Ce phare, exceptionnel par ses proportions et sa qualité architecturale, a été considéré dans l’Antiquité comme la septième merveille du monde !
Quelques siècles plus tard, sur l’Atlantique, les Romains construisent à Boulogne la tour d’Ordre, premier phare avéré du littoral français. Il est érigé en 40 après J.-C., dominant le petit port de Gesoriacum. Il a fait partie des aménagements militaires et maritimes envisagés pour la conquête de la Bretagne par l’empereur Claude. Le grand public confond souvent phare et sémaphore…
Le sémaphore surveille la mer, contrairement au phare qui guide de jour comme de nuit. Poste établi sur le littoral, il communiquait par signaux optiques avec les navires, aujourd’hui les sémaphoristes communiquent avec les marins principalement par radio. Les phares permettent au navigateur de se positionner sur l’eau, les sémaphores, eux, veillent à ce que le navigateur ne se perde pas. Ils s’assurent de la sécurité des eaux territoriales et de la prévention des accidents, vérifient le respect des zones de pêche.
Le phare est géré par de civils et le sémaphore par des militaires. Les sémaphores et les phares jouent donc un rôle complémentaire. En Gironde, les sémaphores du Verdon (pointe de Grave 1951) et du Cap-Ferret (1898), sont tous deux des établissements de la Marine Nationale.