Le littoral sert ainsi d’écrin à des œuvres inédites et produites in situ. Plébiscitée par les habitants bien au-delà de la Côte basque comme par les visiteurs de passage, soutenue par les acteurs institutionnels et économiques, La Littorale s’est imposée comme une manifestation majeure de la région NouvelleAquitaine et a trouvé sa place au plan national.
Pour la première fois, le commissariat a été confié à une femme : Lauranne Germond, historienne de l’art et co-fondatrice -directrice du collectif Curatorial COAL (Paris). Engagée dans le réveil d’une nouvelle culture de l’écologie chez les artistes contemporains, elle engage dans cette édition la promesse d’une fraicheur et d’une vision nouvelle de l’art contemporain avec une thématique originale intitulée : « l’Écume des vivants »
L’exposition à ciel ouvert proposera un parcours immersif d’œuvres à découvrir au rythme d’une nature changeante et foisonnante, véritable “poème sensoriel” sur la diversité des formes de vie. Pour célébrer cette abondance créative, Lauranne Germond convoque une douzaine d’artistes contemporains, français et étrangers, nous invitant à réveiller nos sens et nos consciences : Séverine Hubard, Laurent Pernot, Laurent Tixador, Angelika Markul…
L’écume des vivants Par Lauranne Germond, commissaire de l’exposition
Les quatre kilomètres de plage d’Anglet s’étirent entre les dernières dunes de la côte atlantique et les premiers contreforts de la chaîne des Pyrénées. C’est la roche de ces montagnes, d’abord fragilisée par l’érosion, puis transportée depuis les sommets jusqu’à l’Adour qui, s’effritant peu à peu, en a formé le sable.
Un littoral, comme tant d’autres, où s’est écrite l’histoire du vivant. Car c’est à ce point de jonction entre milieux aquatiques et terrestres que s’est diversifiée la vie, il y a quelques milliards d’années.
Sur ce linéaire de côte, battu par les vents et les vagues, les humains ont combattu pour enraciner l’essentiel de leurs activités : planter des forêts pour stabiliser et assainir les zones humides ; les exploiter pour l’architecture navale, en vue de conquérir de nouveaux territoires et de chasser la baleine jusqu’à la faire disparaître de ces eaux au cours du XVIIe siècle ; endiguer l’embouchure de l’Adour pour la fixer et y bâtir un port en eaux profondes dédié à l’exportation ; bétonner les sols pour atteindre les standards d’une agglomération balnéaire en plein essor ; assembler des brise-lames enfin et rabattre chaque jour du sable depuis le large, pour maintenir coûte que coûte ces plages nécessaires aux activités touristiques. Au terme de cette longue histoire, quatre kilomètres d’écosystème profondément transformé qui, malgré l’apparente et omniprésente puissance de l’océan, projettent milieux, espèces et espaces dans un avenir incertain.
Dans ce parcours artistique, j’ai voulu composer un poème sensoriel sur la diversité des formes de vie, raviver l’attention à la beauté, à la complexité du milieu côtier et à la nécessité d’inventer de nouveaux territoires partagés avec le vivant.
Douze œuvres comme déposées par les vagues le long du littoral se mêlent à douze points d’observation de particularités biologiques, géologiques et systémiques, créant un dialogue et un trouble entre œuvres de culture et de nature.
Au fil de l’eau, les artistes ont imaginé des formes évanescentes, contemplatives, surprenantes qui réagissent aux spécificités du littoral, à son histoire, à ses ressources et aux richesses de son écosystème. Elles côtoient le vivant agile et résilient qui se maintient à flanc de falaise : lys des sables, protégé, enraciné sur des friches en front de mer rendues inconstructibles, rares chiroptères qui nichent encore parfois dans la grotte de la Chambre d’Amour et nuées de vanneaux huppés qui s’arrêtent pour la nuit dans les eaux saumâtres du parc écologique Izadia.
Le littoral d’Anglet devient, le temps de la biennale, le décor à la fois naturel et fictif d’une odyssée dans les méandres du vivant, où s’esquisse le grand cycle de la matière et de sa métamorphose.
Les plus de la biennale
- Les Parcours des œuvres et points « nature » : Deux parcours d’œuvres sont proposés à la Chambre d’Amour et à La Barre-Parc écologique Izadia. Spécificité de cette édition, ils sont jalonnés de points d’attention au vivant et à notre environnement.
https://lalittorale.anglet.fr/la-littorale-8-en-2020/rendez-vous-en-aout-2021/ - Les visites guidées et commentées : que ce soit en journée à 11h ou à 15h00 ou pour une pause déjeuner culturelle ou les vendredi soir à partir de 19h, la biennale dévoile ses subtilités le temps d’une visite guidée de 30 à 45 min .
Infos : rendez-vous devant le pavillon de la biennale correspondant au parcours choisi : Chambre d’Amour ou La Barre-Parc écologique Izadia. Visites gratuites et sans réservation. - Un atelier de pratique artistique , La petite Fabrique : En famille (ou pas), cet atelier invite chacun à laisser libre cours à sa créativité. Il est imaginé et mené par un artiste plasticienne : Louisa Raddatz, Radina Stoïmenova ou Alysée Armet.
Infos :Chaque samedi à 16h. Sans réservation, pavillon de la biennale Chambre d’Amour, uniquement.
https://lalittorale.anglet.fr/