Apparue au milieu du XV°s, Hendaye n'était à l'origine qu'un petit "quartier" d'Urrugne, l’une des paroisses les plus anciennes de la province du Labourd. C'est en 1654 qu’elle se détache de la commune d'Urrugne, avec le consentement de Louis XIV lui-même, sous le nom de Andaye (qui deviendra Hendaye par la suite). En ces temps-là, les habitants d'Hendaye étaient de valeureux et intrépides marins : ils chassaient la baleine, alors abondante dans les eaux du golfe de Gascogne.
Cette activité faisait la fortune et la gloire de la ville : les harpons, outils emblématiques de ce type de pêche, étaient marqués des lettres H et E, première et dernière du mot Hendaye. Au cours des siècles, la ville connut bien des turbulences, en raison des guerres incessantes entre la France et l’Espagne…
Témoin de ce passé, le fort Gaztelu Zahar fut maintes fois démoli avant d’être reconstruit, par Vauban, à la fin du XVIIe s. Cette situation frontalière, qui valut à Hendaye bien des déboires, lui a aussi permis de passer au premier plan en d’autres occasions.
Ainsi, en 1659, le Traité des Pyrénées est signé sur l’Ile des Faisans (qui deviendra, de fait, l’île de la Conférence), au milieu du fleuve Bidassoa, qui sépare les deux pays. C’est sur cette même île que sera signé le contrat de mariage entre Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse, mariage qu’avait prévu le traité et qui fut célébré, l’année suivante en grande pompe, à Saint-Jeande- Luz.
1864 marque le temps de la modernité : l’arrivée du chemin de fer bouleverse les habitudes de déplacement des Hendayais (600 habitants à l’époque). Deux tramways relient la gare, le centre-ville et la plage. L’architecte Alphonse Bertrand dessine les plans d’un casino de style mauresque tandis que sous le crayon d’Edmond Durandeau naissent des villas néo-basques.
C’est à cette époque que se dessine le visage moderne d’Hendaye, avec la construction d’une gare, à proximité de la plage. La mode des bains de mer, lancée du côté de Biarritz, allait destiner la station à un bel avenir balnéaire...
Le train allait aussi développer considérablement les rapports commerciaux avec l’Espagne (malgré les difficultés dues à la largeur différente des voies ferrées française et espagnole), et faire d’Hendaye la plate-forme du trafic ferroviaire entre les deux pays.
De 1936 à 1939 : durant la guerre civile espagnole de nombreuses familles sont contraintes à l’exil. Nombre d’entre elles s’établiront définitivement à Hendaye.
La ville compte aujourd’hui 17.000 habitants, population qui augmente bien sûr beaucoup l'été, avec l'affluence de nombreux touristes. Et puis, joli pied de nez à l’Histoire, Hendaye et ses voisines espagnoles Irun et Hondarribia travaillent aujourd’hui main dans la main dans le cadre du « Consorcio Bidassoa-Txingudi », entité intercommunale (de droit juridique espagnol) depuis 1998.
Petite Flanerie Hendayaise
Témoin des années fastes qui suivirent l’arrivée du chemin de fer, l’ancien casino Croisière dresse ses 4 tours d’angle face à la mer, au milieu d’Hendaye-plage (c’est d’ailleurs le seul bâtiment en bordure de plage). Construit en 1884, en pierre de taille, c’est un petit bijou d’architecture néo-mauresque. Cette imposante bâtisse abrita le casino de 1908 à 1980, avant d’être transformé en 1990 en résidence de standing et en galerie marchande. Elle est aussi le point de départ officiel du célèbre G.R.10., qui traverse les Pyrénées jusqu’à la Méditerranée. Accompagnant le développement balnéaire de la station, de nombreuses villas à l’architecture remarquable furent édifiées sur le boulevard de la Plage au début du XXe s., dans un style purement basque.
On admirera l’Eskualduna, ancien hôtel de luxe datant des années 1910. Utilisé comme centre de repos par les soldats pendant les deux guerres, il fut le lieu de toutes les mondanités pendant les Années Folles, quand la mode des bains de mer battait son plein. Il fut transformé en résidence en 1951. Légèrement en retrait du front de mer, la chapelle Sainte- Anne est le résultat de travaux qui s’étalèrent de 1920 à 1936 (son origine remonte toutefois à la fin du XVIIIe s.).
À Hendaye-ville, les témoins du passé sont plus anciens, à l’instar de l’église Saint-Vincent. Edifiée en 1598, elle fut plusieurs fois reconstruite au fil des siècles à la suite d'incendies et de bombardements, pour être finalement rénovée en profondeur en 1968. D'allure extérieure massive et de plan rectangulaire, elle possède deux portes de style roman, décorées avec l'écu du Roi de France (le blason de la ville figure, lui, la couronne royale, en hommage à Louis XIV). À l’intérieur, on peut admirer de nombreux objets d'art anciens, un bénitier roman marqué de la croix basque, un bel orgue au buffet doré, un retable du XVIIes. et un précieux crucifix du XIIIème (dans la chapelle du Saint-Sacrement).
Dans la nef, s’étagent 3 niveaux de galeries en bois massif, réservées aux hommes, comme il est d'usage dans les églises basques. À l’extérieur, côté droit, se dissimule une croix de pierre, classée.remonte toutefois à la fin du XVIIIe s.). De l’église, la rue du Port mène à l’ancien petit quartier des pêcheurs, parcouru de quelques venelles. Le vieux port de Caneta (qui n’est plus en activité aujourd’hui) s’ouvre sur la baie de Txingudi, dont il offre un superbe panorama. Une promenade permet de découvrir les vestiges du fort de Vauban (XVIIe s.), dont quelques canons restent pointés vers la ville espagnole de Hondarribia, juste en face. Un peu plus haut, rue Pierre Loti, se trouve la maison (Bakar Etchea) du célèbre écrivain, dans laquelle il s’est éteint en 1923. Elle se dresse face à la baie paisible, où tangue quelques barques…
L’Entrevue de Philippe IV et de Louis XIV sur l’île des Faisans - 7 juin 1660Tapisserie d’après Charles Le Brun, tissée de 1665 à 1668, qui porte pour inscription dans la bordure du bas : "Entrevue de Louis XIV, Roi de France et de Navarre, et de Philippe IV, Roi d’Espagne, dans l’île des Faisans, en l’année 1660, pour la ratification de la paix et pour l’accomplissement du mariage de Sa Majesté très chrétienne avec Marie-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne". Elle appartient au Mobilier National (Gobelins). Comme l’indique le texte de cette tapisserie, l’entrevue de Louis XIV et de Philippe IV avait pour but de mettre définitivement fin à la guerre entre la France et l’Espagne et de terminer ainsi la Guerre de Trente ans. Ce Traité fut appelé La Paix des Pyrénées, et était marqué par un certain nombre de clauses des plus favorables à la France avec, entre autres, l’acquisition du Roussillon. En outre, le roi épousait la fille aînée de Philippe IV, l’infante Marie-Thérèse. Les plénipotentiaires nommés des deux cotés étaient du plus haut rang puisqu’il s’agissait des deux premiers ministres, Don Luis de Haro pour Philippe IV et Mazarin pour Louis XIV. Les conférences eurent lieu dans une petite île de la Bidassoa, fleuve frontière des deux royaumes. Cette île, appelée Ile des Faisans, donna son nom a l’entrevue des deux souverains qui décidèrent de ratifier eux-mêmes la paix qui avait été signée le 7 novembre 1659. Ils déciderent également que le mariage qui avait déjà eu lieu par procuration le 4 juin 1660, se ferait effectivement sur place. La rencontre des deux rois fut une véritable réunion de famille puisque pour la première fois depuis 1615, la reine mère Anne d’Autriche revoyait son frère Philippe IV. Cette rencontre se déroula le 6 juin dans un pavillon spécialement aménagé à cet effet au centre de l’île.
Du côté français, on reconnaît derrière Louis XIV Mazarin, la duchesse de Nouailles, dame d’honneur de la reine mère, Turenne, le maréchal de Grammont, ambassadeur extraordinaire qui avait fait à Madrid la demande en mariage et le prince de Conti. C’est à cette occasion que Philippe IV, après avoir longuement retardé Turenne dit a plusieurs reprises : "cet homme m’a donné de méchantes heures". Source : site de l'ambassade de France Espagne |
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