Avec un début très timide en première quinzaine, ce mois de juillet 2022 s’annonçait en forte baisse avant de connaître un important rebond sur la dernière semaine, dépassant les niveaux de 2021.
La bonne météo a favorisé l’excursionnisme dans notre département et permis de compenser la légère baisse du nombre de touristes. Chez ces derniers, le nombre de nuitées françaises est en baisse de -9% par rapport à 2021, compensé en grande partie par le fort retour des étrangers de +42%. Si l’on remonte à 2019, le nombre de nuitées total est tout de même supérieur de +10%.
Ces grands chiffres cachent cependant de fortes disparités entre les différents espaces touristiques du territoire. Les professionnels signalent également un important changement dans la consommation des visiteurs.
Des visiteurs moins dépensiers
Comme annoncé par l’Agence ces derniers mois, l’inflation a joué un rôle dans le comportement des visiteurs. S’ils ne souhaitaient pas renoncer à leur vacances, l’augmentation des prix de l’hébergement et des différents moyens de transport ont directement impacté les dépenses sur place des touristes et excursionnistes. 63% des professionnels du département enregistrent une baisse des dépenses, qui monte à 72% pour les activités en extérieur.
Le profil des visiteurs est de nouveau très proche de 2019. Les clientèles très aisées observées ces 2 dernières années ne sont pas revenues et ont sûrement privilégié les destinations étrangères. Nous observons également une baisse de fréquentation des familles de la classe moyenne, très impactées par l’inflation.
Des marchés de retour au niveau d’avant crise
Les touristes français du département sont originaires des bassins historiques observés ces dernières années, à savoir, Gironde – Haute-Garonne et Ile-de-France. Les Franciliens sont cependant en baisse par rapport à 2021 mais restent plus nombreux qu’en 2019. Ils se cantonnent encore davantage au littoral et rayonnent beaucoup moins vers l’intérieur. Cette clientèle, aisée et peu impactée par l’inflation, permet aux professionnels de la côte de maintenir un haut niveau d’activité mais ne profite pas aux autres territoires. La clientèle de proximité est mieux répartie géographiquement, notre département profitant de sa facilité d’accès pour l’accueillir en ces temps d’inflation du coût de transport. Les Girondins et Haut-Garonnais compensent en partie le non-retour des néo visiteurs de 2021, que ce soit en Pays basque intérieur ou en Béarn. Des marchés qui étaient en forte hausse en 2021 comme le Nord, les Pays de la Loire, les Bouches-du-Rhône, le Finistère ou la Seine-Maritime affichent de fortes baisses en 2022 et retrouvent leurs niveaux de 2019.
Les touristes étrangers étaient la grande inconnue pour ces vacances estivales après 2 années de restrictions d’accès. Nous constatons, sur le mois de juillet, un très fort retour de cette clientèle, bien au-dessus des niveaux d’avant COVID. Sur le département, les Espagnols, les Britanniques et les Américains affichent une hausse importante de nuitées par rapport à 2019, tandis que les Allemands et les Hollandais retrouvent leur niveau d’avant crise. Les Suisses, qui sont venus découvrir le littoral ces 2 dernières années, ont continué à venir cet été. Si l’on zoome sur l’intérieur des terres, ce sont essentiellement les Espagnols qui sont présents.
Crédit Agence d’attractivité et de Développement Touristiques BEARN – PAYS BASQUE
Pays basque
Entre littoral et intérieur, le Pays basque est à 2 vitesses
Sur le littoral, les Français sont en baisse par rapport à 2021 et retrouvent leur niveau de 2019. Les étrangers sont à l’inverse bien plus nombreux que ces 3 dernières années. Les touristes rayonnent très peu sur la côte. Les seuls déplacements observés sont de la commune de séjour à une autre commune du littoral. Cela s’observe également chez les excursionnistes qui arrivent principalement des communes du littoral Landais et assez peu du Pays basque intérieur. Le BAB tire globalement toute la côte vers le haut avec aussi l’aide des Fêtes de Bayonne. A l’inverse les meublés de ces 3 communes affichent une forte baisse de leur taux d’occupation. Les communes de Saint-Jean-de-Luz et Hendaye se maintiennent tandis que Bidart connaît une hausse du nombre de nuitées malgré une baisse du taux d’occupation de ses campings (-3 points).
Les professionnels confirment ces tendances avec 92% se déclarant assez satisfaits de ce début de saison, une tendance tout de même moins positive qu’en 2021. Il s’agit également de la zone la moins impactée par l’inflation en termes de dépenses des touristes, toujours selon les professionnels. Les hôteliers enregistrent un taux d’occupation en hausse de 3 points par rapport à 2021, les campings sont en retrait de 4 points tandis que les meublés connaissent une forte baisse de -10 points.
A l’intérieur, les 20 premiers jours de juillet sont très en deçà de 2021 et même légèrement inférieurs à 2019. La majorité des zones confirme cette tendance que ce soit dans les villages labourdins, Cambo-les-Bains ou en Soule. Malgré le fort retour des étrangers, Saint-Jean-Pied-de-Port connaît une importante baisse de fréquentation par rapport à 2021. Mais la dernière semaine affiche un record d’arrivée des touristes sur tout l’intérieur, de bon augure pour le mois d’août. Sur ce mois de juillet, les campings connaissent un taux d’occupation en retrait de 16 points, ce qui représente un important manque à gagner pour ce type d’hébergement. Chez les meublés, les villages labourdins et la Soule sont en retrait alors que Saint-Jean-Pied-de-Port fait bien mieux qu’en 2021 (+21 points) une tendance inverse à la fréquentation globale.
Béarn : un milieu urbain stable et une montagne en baisse
L’état des réservations pour cet été laissait présager une baisse de fréquentation sur tout le territoire. Par exemple, les campings affichent un taux d’occupation en recul de 4 points par rapport à l’année dernière. Mais les réservations de dernière minute, qui ont un poids important en Béarn, ont permis à certains territoires de tirer leur épingle du jeu.
En montagne béarnaise, le nombre de visiteurs est en baisse par rapport à 2021 mais reste au-dessus des niveaux d’avant COVID. La fréquentation est en dents de scie et difficile à prévoir pour les professionnels. Si les touristes girondins en hébergements marchands ou en résidences secondaires ainsi que les excursionnistes espagnols sauvent l’essentiel de la fréquentation, les marchés secondaires font défaut, notamment ceux de la façade atlantique. Ainsi, les meublés de tourisme affichent une baisse du taux d’occupation de 7 points en Haut-Béarn et de 10 points en Vallée d’Ossau. Le retour des professionnels confirme ces tendances avec « seulement » 56% des professionnels plutôt satisfaits de la fréquentation et 85% qui reconnaissent une forte baisse des dépenses des visiteurs. En termes de flux, si la liaison Pau-montagne est intacte, ce sont les flux des personnes en séjour dans les Hautes-Pyrénées qui font défaut et notamment depuis Lourdes.
Dans la campagne Béarnaise, le nombre de visiteurs est en baisse par rapport à 2021 et retrouve son niveau de 2019. Alors qu’elle était bien répartie sur tout le mois de juillet 2021, la fréquentation s’est concentrée cette année autour du week-end du 14 juillet et des derniers jours du mois. La zone du Béarn des Gaves autour de Salies-de-Béarn, Sauveterre et Navarrenx affiche la plus forte baisse dont -6 points d’occupation de ses meublés tandis que les autres territoires limitent davantage la baisse. Comme en montagne, la plaine déplore une baisse des dépenses des visiteurs.
La bonne surprise provient de l’Agglomération Paloise. Avec des niveaux de réservations pourtant très bas sur la saison, la fréquentation est supérieure à 2019 grâce à de la réservation de dernière minute tout au long de la période.
Malgré l’absence de passage du Tour de France, 2 importants pics de fréquentation ont été enregistrés le week-end prolongé du 14 juillet et les 28-29 juillet (jours de mauvais temps). Les touristes des classes populaires sont en baisse, à l’inverse des classes aisées, un phénomène partagé par 65% les professionnels, qui ne se sentent pas impactés par l’inflation. Les meublés connaissent cependant une baisse de leur taux d’occupation de 4 points. A noter, la baisse des flux d’excursionnistes en séjour à Lourdes et ses environs.
Août, une période toujours ciblée par les visiteurs
Les niveaux de réservations du mois d’août sont toujours positifs et cette année ne fait pas exception. Avec une clientèle plus aisée, moins touchée par l’inflation, plus dépensière, on espère que les sites, musées, activités et restaurateurs feront un bon chiffre d’affaires. Plus de 1 professionnel sur 2 s’attend à faire aussi bien que l’année dernière. Cela se confirme dans l’hôtellerie et l’hôtellerie de plein air qui affichent un taux d’occupation similaire à 2021 tandis que les meublés sont en retard de 5 points.
Au niveau des espaces touristiques du département, la montagne et la plaine sont en retrait tandis que le littoral est stable. Mais là encore, les réservations de dernière minute peuvent changer la donne, notamment sur l’Agglomération Paloise en retrait également sur les réservations.
Concernant l’arrière-saison, si la majorité des périodes de réservations sont à venir, elle s’annonce comme très similaire à 2021 et 2019 avec des clientèles séniores attendues.