Le Château de Hautefort en Dordogne

Erigé sur un éperon rocher, le Château de Hautefort situé en Dordogne est un joyau dans un parc de 30 hectares composé d'un jardin à la française et d'un parc à l'anglaise, offrant un panorama exceptionnel sur le village et la campagne environnante. Un lieu  ....

Château de Hautefort en Dordogne - Joyau du Périgord
Château de Hautefort en Dordogne - Joyau du Périgord

.... à découvrir : un château meublé, des souterrains, une chapelle...

Le Château de Hautefort en Dordogne, ancienne forteresse médiévale, se transforme en demeure de plaisance au XVIIème siècle, sur les projets de deux architectes: le lorrain Nicolas Rambourg et le parisien Jacques Maigret. Hautefort est donc l’œuvre de deux architectes étrangers à la région et se différencie par son classicisme des constructions traditionnelles du Périgord.

Propriété de la famille de Hautefort jusqu’à la fin du XIXème siècle, le château est ensuite acheté par les barons de Bastard qui entreprennent de nombreux travaux des restauration et ouvrent pour la première fois les jardins au public, en 1957. Détruit en 1968 par un incendie, le château est reconstruit sur volonté de la baronne de Bastard, dont le courage et l'enthousiasme suscitent la sympathie de la France entière et entrainent à la création d'un comité national de soutien à Hautefort. La campagne de restauration, toujours en cours, commença en 1969, sous la direction de M. Yves-Marie Froideveau, architecte en chef des Monuments Historiques.

La Fondation du Château de Hautefort, aujourd’hui propriétaire du domaine, a pour principales missions l’entretien du château et des jardins, l’ouverture du domaine au public et le développement touristique et culturel du site. En 2005, la fondation a doublé le nombre de pièces ouvertes au public en restaurant les appartements de la baronne de Bastard. Elle a également aménagé un circuit de visite libre pour le confort des visiteurs. Quarante années après l’incendie qui détruit le château, les restaurations ne sont toujours pas arrivées à terme. Mais tel le phénix, Hautefort renaît de ses cendres et propose, chaque année de mars à novembre, une programmation culturelle variée et pour tous publics.

La visite du domaine : un château meublé...

La salle d’apparat

La grande salle du château, pièce de réception et de justice, est communément appelée la salle des cheminées en raison de ses deux cheminées monumentales. Elles arborent les armes de la famille de Hautefort et sont sculptées de figures représentant les quatre vertus cardinales. Refaites à l’identique d’après photos, après l’incendie de 1968, l’une d’elles est datée de 1661, sans doute pour rappeler l’élévation du marquis Jacques-François de Hautefort à l’ordre du Saint-Esprit.

Les pièces d’habitation

La chambre d’honneur, celle occupée par la Reine mère d’Angleterre en 1978, et la salle à mangé sont précédée de la salle dite des tapisseries, qui était l’ancienne antichambre de l’appartement appelé « de l’Empereur » au 18ème siècle. Depuis 2005, le circuit de visite du château s’est considérablement enrichi avec l’ouverture d’un nouvel appartement comprenant un salon, qui est en fait une ancienne chambre du 18ème siècle, la chambre de Madame, la chambre de Monsieur, le bureau.Chateau Hautefort Le mobilier réunit un ensemble de tables, de sièges, de tapis, d’armoires, de commodes, de tableaux et d’objets décoratifs des 17ème et 18ème siècles.

La chapelle

La chapelle du château a été aménagée à la fin du 17ème siècle dans l'aile orientale et dans la tour attenante construite par l'architecte Jacques Maigret. Le vestibule, situé au début de la nef, est l'ancienne entrée orientale du château, fermée au 19ème après la démolition de l'esplanade qui descendait vers le village. Au-dessus, est disposée une tribune qui permettait aux châtelains d'assister aux offices sans descendre du premier étage du château. La coupole du chœur est ornée de caissons peints en trompe-l'œil, tandis que le sol est en pisé : une mosaïque de pierres, traditionnelle de la région.

La Tour de Bretagne

Cette tour est la plus ancienne du château. Elle abrite la librairie boutique et la salle des souvenirs. On peut également y voir la charpente qui date de la fin du 17ème siècle, période à laquelle la toiture originelle de la tour de Bretagne est remplacée par un dôme à lanternon symétrique de celui de la chapelle. Construite en bois de chêne et de châtaignier, elle vient mordre sur le chemin de ronde qui n'avait plus de valeur défensive, mais dégage un volume central particulièrement spectaculaire. Depuis l'incendie de 1968, cette charpente et celle de la chapelle, qui n'est pas visible, sont les seules anciennes charpentes du château.

Les souterrains

Sous le château circule tout un réseau de souterrains. Afin d'obtenir un édifice de plain-pied avec la cour d'honneur, le château du 17ème siècle fut élevé sur un ensemble de salles souterraines de dimensions considérables, et dont une partie fut creusée dans le rocher. Selon les inventaires anciens, ces salles abritaient les cuisines et les pièces réservées au personnel, plusieurs celliers et caves, ainsi que les bûchers, buanderies et fournils nécessaires à la vie du château.
Un puits creusé sous le pavillon nord-ouest permettait d'alimenter les cuisines, et l'ensemble était relié directement aux anciennes écuries qui sont situées désormais sous l'esplanade d'entrée. Une partie des souterrains est accessible au public. Durant l’été 2009, le four banal ainsi que le bûcher attenant ont été restaurés par la Fondation.
Depuis 2010, ce sont les salles du rez-de-chaussée et les cuisines du 17ème siècle qui sont en cours de restauration. En 2013, la restauration de l’aile est a débuté avec la réfection de la chapelle et de la cour d’honneur. L’accès au pont-levis a également été réaménagé. Les travaux se poursuivent avec la reprise de la cour d’honneur et des toitures.

Hautefort : des jardins à la française

Les jardins avant le 20ème siècle

Reconstruit sur un plan ambitieux au cours du 17èmesiècle, le château de Hautefort était accompagné de jardins à la française qui étaient disposés devant sa façade latérale ouest et qui sont connus grâce à quelques documents d’archive. Ce jardin était composé de deux terrasses organisées en parterres qui occupaient sensiblement la place de l’actuelle avant cour. Plus à l’ouest et à l’emplacement de l’actuel parc boisé, ces parterres se poursuivaient par des bosquets tracés en étoile et en damier, selon un dessin diversifié et assez serré, datable de la première moitié du 17ème siècle. Le château et ses jardins semblent donc avoir fait l’objet d’une réfection concomitante au cours du 16ème siècle, à l’initiative du Marquis Jacques-François de Hautefort.

Dès le milieu du 18ème siècle, ce jardin est bouleversé par la construction de l’actuelle avant-cour qui fait passer l’accès principal du château de l’est à l’ouest, et qui supprime en conséquence les parterres situés devant la façade occidentale. Lors de la création du parc à l’anglaise au 19ème siècle, le Comte de Choulot dessine des parterres sur les terrasses disposées autour du château. Aux abords du château, l’ancienne avant-cour, située à l’est, qui permettait d’accéder à la façade orientale du château est supprimée, abaissée et aménagée en jardins à la française, avec des parterres de gazon bordés de massifs fleuris. La liaison directe entre le château et le village fut ainsi rompue, restreignant l’accès au château par le parc et l’avant-cour occidentale. Au sud du château, un deuxième parterre ordonnancé est également créé au pied de la terrasse de la cour d’honneur. A l’ouest, l’avant-cour du 18ème siècle est assouplie par un grand parterre ovale recouvert de gazon.

Le 20ème siècle

Après l’achat du domaine par la baronne de Bastard en 1929, quelques plantations complémentaires sont effectuées dans le parc, en particulier le long des deux principaux accès au château. Ce sont les abords du château qui bénéficièrent des travaux les plus importants, principalement de 1950 à 1980. A l’ouest, l’avant cour construite au 18ème siècle est rétablie en supprimant les aménagements de Choulot, et une galerie de verdure, doublée par un parterre de buis vient remplacer les anciens communs détruits à la fin du 19ème siècle. L’accès nord du parc, qui était complètement indépendant du village, devient également l’entrée principale du domaine. Les terrains entre l’avant cour et le parc sont replantés en conséquence, avec un ensemble de buis taillés et de plantations précieuses, mêlant de manière originale la tradition française et la variété des jardins anglais.

Au pied du château, les parterres que Choulot avait créés à l’est et au sud sont conservés dans leurs grandes lignes, mais ils sont complètement replantés avec des buis taillés séparés par des massifs fleuris très colorés.

Au nord, la terrasse qui permettait la liaison entre l’avant-cour du 18ème siècle et les parterres orientaux, est également plantée de buis taillés alternant avec des ifs en colonne qui assurent une continuité jardinée très attachante, tout autour du château. Réalisé sans plan d’ensemble, mais avec une réelle grandeur, et somme toute, en assez bonne conformité avec les dispositions et l’échelle des jardins du début du 17ème siècle, ces jardins sont une des grandes contributions de la baronne de Bastard au sauvetage du château de Hautefort, et ils participent encore aujourd’hui, de manière majeure, à la renommée du domaine et au plaisir de sa visite. 

Chateau Hautefort

Hautefort : un parc à l’anglaise

En 1853, une réfection complète du parc et des jardins de Hautefort est entreprise par l’un des paysagistes les plus connus de son temps, le Comte de Choulot. Travaillant le plus souvent pour des propriétaires issus du milieu légitimiste, le comte de Choulot intervient à la demande du Baron Maxence de Damas qui avait épousé en 1818 l’héritière du château, Charlotte de Hautefort et qui avait été nommée en 1827 gouverneur du duc de Bordeaux.

Choulot propose et réalise à Hautefort un plan ambitieux qui répond à son souci d’intégrer le château, les jardins, le parc et le paysage environnant dans un ensemble cohérent et précieux, expression à la fois des théories françaises physiocrates et des objectifs paysagers proposés alors par l’anglais Humphry Repton.

Le parc à la française est supprimé au profit d’un aménagement paysager composé d’allées sinueuses, dégageant des vues variées sur le paysage et le château. A l’origine, le parc à l’anglaise conservait le massif boisé qui couronnait la colline située à l’ouest du château, mais ménageait d’importants dégagements ponctués d’arbres isolés. Les constructions attenantes au parc étaient dissimulées par des plantations de conifères. Le parc présentait également de nombreuses fabriques, une grande diversité de plantations bien précisées par Choulot, ainsi qu’un lac artificiel qui avait été créé au milieu du bois principal, pratiquement au sommet de la colline.

Le parc a beaucoup évolué au 20ème siècle. Comme de nombreux parc en France, celui de Hautefort a souffert de la tempête de 1999, qui y a occasionné de nombreux dégâts. Au fil des ans, des campagnes de restauration sont mises en œuvre pour lui redonner sa morphologie initiale. 

Livre : "Ô SAISONS, Ô CHÂTEAUX"
Une édition de la Fondation de Hautefort. (parution en mars 2015)

Depuis bientôt trois années, François Rouan a fait en quelque sorte de cette demeure – qui fut celle de Bertran de Born – son atelier. Ainsi a été renoué le fil d’une tradition ancestrale: le peintre a repris le dialogue que les architectes et les troubadours avaient engagé dans ces murs. [...] À ce moment nous est apparue la possibilité de donner à cette expérience un espace supplémentaire: celui du livre. Ce recueil, pour lequel François Rouan a expressément produit de nouvelles œuvres, et dont il a conçu le cheminement, est aussi une occasion de prolonger l’échange et le partage. Avec des savants et des poètes qui ont ajouté leurs mots aux créations du peintre, avec les images photographiques qui viennent à l’appui de ses toiles, avec l’art du passé ici convoqué, avec le lecteur qui succède au visiteur. Hélène David-Weill 

Une résidence de trois saisons au Château de Hautefort, à l’invitation de M. et Mme David-Weill, m’a permis de revisiter mon travail de toujours sur la mémoire. C’est l’expérience sensible des trébuchements sur le souvenir. Depuis Sienne, et un certain printemps 1974 passé à dessiner devant les fresques de Lorenzetti, jusqu’à aujourd’hui, à Hautefort ». F.Rouan

Aboutissement de trois cycles de résidence de François Rouan à Hautefort, l’exposition témoigne de l’amour de l’un des plus grands peintres français contemporains pour l’art du Quattrocento siennois. Peintures, vitraux et installations vidéo, spécialement conçues par l’artiste pour ce château exceptionnel en Dordogne, reprennent le dialogue que les architectes et les troubadours avaient engagé dans ces murs et tissent un dialogue fécond entre histoire, patrimoine et art contemporain.

Accéder au site www.chateau-hautefort.com

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