John Wayne Supermarket est un collectif à géométrie variable, né sur l’île de St Martin (Antilles) et qui gravite autour de Philippe Gilard, auteur compositeur et interprète de la quasi-totalité des titres.
Après un long périple dans les Caraïbes, et cela s'entend, Philippe sort le 21 avril 2023 un album (CD 13 titres /vinyle 10 titres) qui sera disponible chez tous les bons disquaires de France et sur les plateformes de streaming.
Son projet s’appelle "John Wayne Supermarket" !
Il a emprunté cet étonnant patronyme à un véritable magasin des Antilles néerlandaises, où comme le dit la légende, "on peut trouver tout ce que l’on cherche".
Et c'est le cas ! Dans la musique de John Wayne Supermarket, vous y trouverez un savant assemblage de pop, de folk, de rock, de country et avant tout de chansons. Le tout le plus souvent en français, dans un univers ensoleillé qui contraste tellement avec la grisaille actuelle.
Mais, trêve de palabres, prenez le temps d'écouter les 13 titres qui je l'espère résonneront à vos oreilles comme d'entêtantes ritournelles que vous aurez envie de siffloter dès le réveil.
Philippe Gilard (ex-Prehistoric Pop, ex-Indian Ghost, ex-Sweet Misery…) compose et écrit toutes ses ritournelles au gré de ses humeurs et autres pérégrinations. L’homme revendique la paternité du concept de silly pop songs, celles en trois accords, simples, basiques, qui cherchent juste à aller à l’essentiel. A vous faire siffloter sous la douche quand les matins sont trop tristes et mornes pour oser affronter la journée.
Philippe Gilard est un musicien, ingénieur du son, et producteur artistique depuis 1987. Après une vingtaine d’années aux Antilles sur l’île de St Martin, il s’est installé depuis plus de cinq ans près de Sarlat, en Dordogne. C’est à St Martin qu’il a créé le projet John Wayne Supermarket avec lequel il sort différents titres sur des compilations entre 1996 et 2016. Le groupe est un collectif s’articulant autour de lui et dans lequel on a pu retrouver des musiciens issus de l’underground français et international.
Parallèlement, Philippe Gilard enregistre, mixe, produit ou masterise des dizaines de disques -sous son nom ou sous le pseudo de Johnny Cake- pour différents artistes étrangers tels Bruce Joyner, Primevals… ou français.
En 2013, il participe également, en tant que réalisateur artistique, à la refondation du label mythique havrais Closer Records, sur lequel sortent une cinquantaine d’albums étrangers et français.
Les racines de la musique de Philippe Gilard sont à chercher du côté de Jonathan Richman, de Towne Van Zandt, des Ronettes, des Beach Boys, de Big Star ou d’Hank Williams; mais les titres de John Wayne Supermarket sont le plus souvent en français car une chanson est avant tout une histoire, et que l’on ne raconte jamais aussi bien une histoire que dans sa langue maternelle.
Il a son univers, décalé et dadaïste, où se mélangent sans pudeur, odes au je-m’enfoutisme, espoirs en des jours meilleurs, naïveté empreinte d’émotions puériles, lucidité cynique et profond détachement des réalités qui ne revendiquent que son immaturité.Le projet de l’album “Les Plus Grands Succès” prend réellement forme un soir de fête du label Twisted Soul Records à Paris avec la rencontre entre Philippe Gilard et Christophe Van Huffel. Ce dernier, fondateur de Tanger, était le compositeur et arrangeur de Christophe, celui des Mots Bleus. C’est donc dans le studio de C. Van Huffel que, lentement, avec application, les pistes s’empilent, les arrangements s’enchaînent. Des semaines de travail et, surtout, de plaisir pour, à la manière d’un Phil Spector empilant pistes, instruments et voix, créer un écrin pour des chansons composées au fil des années.
Le résultat est un mélange de folk, de country, de chanson française, de musiques des îles... où la richesse des harmonies vocales, comme des envolées de violoncelle ou de cuivres surprennent dans le paysage musical du moment et caressent les oreilles comme aux plus grandes heures de la pop.
A la fois naïves et terriblement travaillées, c’est tout un monde nouveau que les chansons de John Wayne Supermarket nous donnent à découvrir. Bienvenue donc chez le Douanier Rousseau de la pop ! [SILVERE VINCENT]
Track by Track
Bleu
Cette ritournelle relate une soirée arrosée sur le bateau d’un ami près de St Martin dans les Caraïbes. Je ne sais plus très bien comment j’étais passé par- dessus bord mais ce dont je me souviens bien c’est qu’une créature mystérieusement splendide m’avait alors fermement entrainé vers le fond.
Alizé Montmartre
C’est l’histoire d’une rencontre salvatrice entre une âme errante trop bercée par les vents des Antilles et une muse de Montmartre, profondément blessée mais redoutablement aimante et protectrice.
Sous un Tamarinier
Le tamarinier est un arbre superbe, plein de mélancolie. Sous le tamarinier du jardin de Grand Case à St Martin, il y a un banc délavé par l’air iodé et les cyclones. Sur ce banc, les romances les plus délicieusement inattendues peuvent voir le jour et prendre un air d’éternité.
Johnny B
À Cole Bay, sur la partie hollandaise de l’île de St Martin, Johnny B under the tree est le champion du monde catégorie poids lourds du barbecue. Lorsqu’on s’assoie à l’ombre du Fromager qui surplombe sa terrasse toutes les rêveries, même les plus surréalistes, deviennent possibles.
Plage de Vieux Fort
La plage de Vieux Fort est la perle de Marie Galante. Elle invite juste à se prélasser sous ses cocotiers en profitant du doux ressac. On n’est jamais à l’abri d’y trouver une bouteille jetée à la mer par celle que l’on aime.
Mermaid
Cette chansonnette un tantinet power pop / fleur bleue est une ode à la plus merveilleuse sirène qu’il soit donné de connaitre. C’est d’ailleurs avec elle que j’ai l’honneur et la chance de chanter cette chanson.
Mon Crocodile Pneumatique
Surfer sur un crocodile pneumatique est une expérience purement mystique. Déambuler ainsi, est purement jouissif quand la houle envoie les surfers aguerris manger le récif et que le croco tient vaillamment le pavé !
Rien Faire
Ma défunte épouse était hostile à toute forme de travail, elle assumait cette phobie avec une classe et une assurance parfaitement déconcertante pour le commun des mortels. Pour honorer sa mémoire, cet hymne à la fainéantise, que nous avions écrit ensemble sous les tropiques, ne pouvait que figurer ici !
Coconut Tree
La vie sur la plage, sous un cocotier, bercé par le clapotis des vaguelettes semble un idéal totalement surfait, un rêve démodé pour prolétaire désargenté. On ne s’épanouirait que dans le labeur, la souffrance et la responsabilité… Quel sombre et cruel mensonge que voilà !
Toronto Vice
Ce titre est l’illustration sonore d’une nouvelle relatant l’histoire d’une équipée de dealers minables qui comptaient profiter du passage à la douane de Keith Richards à l’aéroport de Toronto pour faire entrer quelques kilos de poudre au Canada. Evidemment, tout foira de manière pathétique…
Don’t Let the Sunshine Fool Ya
Reprise du hit de Guy Clark popularisé par le gigantesque Towne Van Zandt. D’habitude, les chansons de Towne sont emplies d’émotions assez noires, la gageure était de s’approprier, sans la dénaturer, cette très belle balade en en changeant l’exposition et les couleurs.
Assis Là
Intermède en forme d’épopée psychédélique qui rappelle que dans toute passion, les années passant, une forme d’érosion s’immisce insidieusement en prenant inexorablement le pas sur les élans amoureux originels…
Waiting Around to Die
Comment mettre deux titres chers à Townes Van Zandt sur un même album sans mettre fin à ses jours ? En faire une dans un esprit blues grass guilleret et l’autre rythmée par un ukulélé !