Exposition BODY BODY de Nina Childress : FRAC Meca Bordeaux

L’exposition Body Body de Nina Childress revient sur 40 années de création ininterrompue. Il s’agit de la première rétrospective française pour cette artiste. Nina Childress s’est presque entièrement consacrée à la peinture, même si ....

.... au début des années 80, elle était plutôt connue comme chanteuse du groupe post-punk Lucrate Milk.

Son titre renvoie à l’expression américaine « body of work » (que l’on pourrait traduire par « le corps du travail »), mais aussi à l’importance de la représentation du corps dans ses œuvres, ainsi qu’au phénomène de répétition ou de double.

De cette exposition d’une centaine de tableaux, sur les 1081 peintures (titre de son catalogue raisonné*) produites    entre août 1980 et fin 2020, émergent plusieurs lignes de forces et sujets récurrents : la série et ses déclinaisons (boîtes Tupperware, bonbons, savons, jouets…), la question du portrait (icônes, statues, effigies, autoportraits…) ou à l’inverse une absence de corps (les Hair Pieces, les intérieurs, les sièges vides…). Partout, la norme et la subversion sont questionnées.

Nina Childress 773-776-770 - Triptyque Oneguine, 2006 Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA © Adagp, Paris, 2021 Crédit photo : Jean-Christophe GarciaNina Childress 773-776-770 - Triptyque Oneguine, 2006 Collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA
© Adagp, Paris, 2021 - Crédit photo : Jean-Christophe Garcia

Non dénuée d’humour et de provocation, Nina Childress emprunte ses sujets et ses nombreux modèles aussi bien à la culture populaire ou savante, qu’à son histoire intime.

L’exposition Body Body incitera à la circulation et à la découverte d’œuvres qui témoignent de son goût pour des styles hybrides. Dans le choix de ses sources, l’artiste met en perspective images trouvées, films, vues de concerts, magazines, manuels de décoration, roman-photo, cartes postales, extraits télévisés, clips, ou encore pochettes de disques… autant de marqueurs culturels de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle.

Des dispositifs spécifiques permettront de présenter quelques-unes de ses peintures phosphorescentes à la lumière noire, ainsi que de grandes toiles sur pieds, penchées comme les murs du bâtiment de la MÉCA conçu par l’architecte danois Bjarke Ingels.

Nina CHILDRESS, 845 - L’Enterrement, 2011 © Adagp, Paris, 2021, Crédit photo : DRNina CHILDRESS, 845 - L’Enterrement, 2011 © Adagp, Paris, 2021, Crédit photo : DR

NINA CHILDRESS - BIOGRAPHIE

Avant Nina Childress, il y avait Nina Kuss, égérie punk. Après trois années mouvementées en compagnie des Lucrate Milk, elle s’engage dans une autre aventure, celle du collectif prolifique d’artistes parisiens les Frères Ripoulin (1984-1988) alors hébergés dans les locaux du magazine culte, Actuel.

Nina Childress, Photo : Gaby Esensten. Crédit photo : DRNina Childress, Photo : Gaby Esensten. Crédit photo : DRNina Childress se dédie depuis 1980 à la peinture et à elle seule. Durant son enfance, elle a observé ses grands parents peintres que tout opposait. D’un côté sa grand-mère maternelle américaine, Doris Childress, peintre amateur . De l’autre côté, le troisième mari de sa grand-mère française, George Breuil, peintre lié à l’abstraction lyrique. Entre ces deux conceptions, Nina Childress n’a jamais vraiment choisi, elle déclare en 2008 à Yannick Miloux, directeur artistique du Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, vouloir faire « une peinture conceptuelle et idiote à la fois ». Sa pratique picturale n’a cessé de se renouveler et d’embrasser tous les modes de représentation : abstraction ou hyperréalisme, objets du quotidien magnifiés ou autoportraits introspectifs. Sa détermination fait qu’elle n’a jamais cessé de peindre quand bien même le marché, les institutions et la critique délaissaient ce médium d’expression. Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans ses tableaux, qui mêlent bien souvent humour et provocation, une énergie sincère et franche.

Nina Childress est professeure de peinture à l’École nationale supérieure d’art de Paris depuis 2019.

Son travail a fait l’objet ces dernières années de plusieurs expositions personnelles dont Genoux serrés, Artothèque de Caen, 2021 ; Lobody noves me, Fondation Entreprise Ricard, Paris, 2020 ; Le hibou aussi trouve ses petites jolis, Le Printemps de Septembre, Toulouse, 2018 ; Peindre et acheter, Le Parvis, Tarbes, 2016 ; Magenta, Crac, Sète, 2015.

Nina Childress est représentée par la Galerie Bernard Jordan (Paris, Zurich) et Nathalie Karg Gallery (New York).

Photo haut de page 
En haut à gauche : Nina CHILDRESS - Banc double, 1991 © Adagp, Paris, 2021. Crédit photo : DR
A droite : Nina CHILDRESS - Sylvie, la mèche, 2020 © Adagp, Paris, 2021. Crédit photo : DR
En bas à gauche : Nina CHILDRESS - Bad Genoux serrés, 2020 © Adagp, Paris, 2021. Crédit photo : DR
Nina Childress 02