René Maran, un Prix Goncourt bordelais oublié

Le 14 décembre 1921, René Maran recevait le Prix Goncourt pour son roman Batouala. Une distinction hautement symbolique car René Maran fut le premier romancier français noir à se voir attribuer ce prestigieux prix littéraire.

René Maran, lycéen et étudiant bordealis, guyanais né sur le bateau qui menait sa mère en Martinique, a reçu le Goncourt pour un livre écrit en Afrique équatoriale française. Batouala est un chef africain que Maran peint avec sympathie même s'il parait comme un homme d'émotion plus que de raison
René Maran, lycéen et étudiant bordealis, guyanais né sur le bateau qui menait sa mère en Martinique, a reçu le Goncourt pour un livre écrit en Afrique équatoriale française. Batouala est un chef africain que Maran peint avec sympathie même s'il parait comme un homme d'émotion plus que de raison

Au-delà du Goncourt, René Maran a offert pour la première fois à l’histoire de la littérature française un roman qui met en avant des personnages noirs et qui dresse une critique acerbe du système colonialiste. A l’occasion des 100 ans de l’attribution du prix Goncourt à René Maran, la Ville de Bordeaux, sa commune d’adoption, lui rend hommage.

 

René Maran, né en 1887 dans le bateau qui mène ses parents guyanais à la Martinique, fut pensionnaire dès l’âge de sept ans à Talence puis lycéen et étudiant à Bordeaux.

Batouala« …Après tout, je suis Bordelais autant que les Bordelais de vieille souche, mes amis d’enfance sont là. Mon succès est aussi celui de ma ville d’adoption » écrit René Maran à un de ses amis.

C’est en effet à Bordeaux qu’il rencontra notamment Félix Eboué (1884-1944) qui resta son ami toute sa vie, et qu’il s’initia à la poésie et à la littérature.

En 1910, il devient administrateur colonial et part pour l’Afrique centrale. Son quotidien est la source d’inspiration de son roman Batouala, lequel décrit la vie d'un village en Oubangui-Chari - qui deviendra la Centrafique - du point de vue d'un chef traditionnel. René Maran y dénonce, notamment dans la préface, les exactions des colonialistes en Afrique et les dysfonctionnements de l’administration coloniale.

Malgré l’attribution du prix Goncourt en 1921, Batouala – dont le sous-titre est  « véritable roman nègre »– suscite la controverse : la presse est très largement divisée sur les écrits et les mérites de cet « auteur exotique ». René Maran sera contraint de démissionner de l’administration coloniale en 1925.

Aujourd’hui, à l’occasion du centenaire de l’attribution du prix Goncourt au roman Batouala, la Ville de Bordeaux et la bibliothèque Mériadeck, dépositaire d’un riche fonds René Maran, lui rendent hommage :

  • Jusqu’au 5 janvier : présentation de documents, extraits du fonds Maran, plateau du 4ème étage ;
  • Vendredi 10 décembre à 12h30 : midi de l’INAthèque, Espace Bordeaux et l’Aquitaine
  • Mercredi 15 décembre à 18h : conférence d’Agathe Rivière-Corre, René Maran à Bordeaux, Auditorium 
  • Jeudi 16 décembre à 18h : projection du film René Maran, premier Goncourt noir, suivi d’une discussion avec la documentariste Alexia Klinger, Auditorium
  • Samedi 18 décembre à 11h : Causons…autour des œuvres de René Maran, Espace Bordeaux et l’Aquitaine.

Bibliothèque Mériadeck - Entrée principale : 85 cours du Maréchal Juin - 33000 Bordeaux
Téléphone : 05 56 10 30 00
Horaires : lundi et jeudi de 13h à 19h ; mardi, mercredi, vendredi de 10h à 19h ; samedi de 10h à 18h ; dimanche de 14h à 18h.

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