Elle est également indispensable pour répondre à l’urgence climatique et lutter contre les îlots de chaleur urbains. Bordeaux grandeur Nature est une démarche très volontariste articulée autour de 4 axes : anticiper, protéger & renouveler, planter, participer.
La Ville de Bordeaux porte une stratégie globale de végétalisation, structurant ses quartiers autour d’une trame verte pour les rendre plus agréables à vivre.
Anticiper : Bordeaux, ville pilote pour la recherche appliquée
Afin d’anticiper et de s’adapter au mieux au réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, la Ville expérimente :
Lutte contre la pollution de l’air
Le projet Kyanos d’arbre à algues dépolluant, vise à purifier l’air. Ce dispositif est capable d’absorber autant de gaz carbonique qu’une centaine d’arbres, de fixer les oxydes d’azote et les particules fines grâce à des microalgues. Les algues à bout de capacité peuvent être valorisées en engrais organique. L’effet purificateur est sensible dans un rayon de 40 mètres. Ce dispositif sera testé cette saison dans l’une des écoles de Bordeaux.
Lutte contre la pollution des sols
L’objectif est de mieux diagnostiquer l’état réel des sols, parfois trop rapidement considérés comme non valorisables, car hautement pollués. Ainsi, l’évolution des sols seraobservée, en fonction des plantations qui seront réalisées, afin d’étudier comment les sols vivent et s’adaptent à la pollution. Ce dispositif sera testé sur un site, quai de Queyries.
Lutte contre les ilots de chaleur et les effets de la canicule
L'intérêt des dispositifs de brumisation n’est plus à démontrer en termes de rafraîchissement de l’espace public. Une augmentation de 10 % de l’humidité relative produit une chute de température de 2 à 3°C pouvant diminuer jusqu’à 10°C directement sous l’espace brumisé à haute densité. Lorsque le déclenchement est à la demande ou programmé, la consommation est relativement faible (un mât comprenant 10 buses consomme en moyenne annuelle de 18m3 par an). Durant l’été 2021, 10 sites, répartis sur toute la ville, ont été dotés d’une installation de brumisation et 10 nouveaux brumisateurs seront déployés 2022.
Lutte contre l’effondrement de la biodiversité et prévention du risque inondation
En végétalisant et en désimperméabilisant en priorité les rues, il s’agit de proposer plus d’espaces de nature en ville, de favoriser le développement de la faune et de la flore, d’aménager des itinéraires piétons ombragés et de rafraîchir la ville. Il est ainsi prévu la réalisation de mails ou promenades plantées pour résorber des discontinuités de biodiversité et améliorer le confort d’usage d’axes majeurs de déplacement. Les plantations en pleine terre sont multipliées dans les quartiers pour favoriser l’infiltration des eaux pluviales. Certaines rues ou ronds-points vont être transformés en partie en squares.
Protéger et renouveler : Bordeaux, ville nature pour ses habitants
.... Réserves écologiques
Le Parc des Jalles est un parc naturel et agricole métropolitain créé en septembre 2021 et composé de 6 000 hectares d’espaces naturels et agricoles en continu, dont les secteurs bordelais du Parc des Berges, du Lac, des Barails, de la Jallère, du golf et des bords de Garonne.
Les Portes du Parc des Jalles seront matérialisées par une signalétique dédiée et des équipements spécifiques, dont deux à Bordeaux : une près de la plage du Lac et une à l’entrée du Parc des Berges, près de la station de tram Berges de Garonne (installation de la signalétique d’entrée prévue courant 2022 ; aménagement complet de la porte, comprenant un belvédère, sur la Garonne, en 2024).
Toujours dans ce cadre, le parc des Berges sera relié à la Réserve écologique des Barails par un sentier sur le modèle des chemins de grande randonnée, afin que les habitants puissent s’y promener beaucoup plus aisément, avec un accès par tram au départ et à l’arrivée. Une préfiguration expérimentale sera ouverte dès 2022.
Le Lac de Bordeaux est désormais appréhendé comme une réserve écologique dont l’accessibilité du public doit être favorisée et canalisée à la fois. La presqu’île est sanctuarisée pour devenir un refuge à oiseaux. La faune et la flore des berges du Lac sont protégées grâce à la création de zones de quiétude et de zones séparées dédiées aux loisirs (plage, pêche, sports aquatiques…) Un cheminement pédestre et cycliste permettra de faire le tour du lac, avec des aménagements paysagers qui guideront les usagers pour préserver au mieux la faune et la flore sur place.
Le site de la Jallère sera sanctuarisé en espaces naturels lors de l’approbation de la 11ème modification du PLU et un projet agroécologique est engagé autour de 4 volets principaux : un projet agricole, une valorisation des zones humides, des espaces plantés et un cheminement dédié aux promeneurs
.... Protection des arbres
Richesse et patrimoine vivant de la ville, les arbres permettent la création d’îlots de fraîcheur, filtrent les polluants atmosphériques et abritent toute une faune précieuse, dont les insectes et oiseaux. C’est pour les protéger que Bordeaux a signé le 24 novembre 2021 la Déclaration des droits de l’arbre.
LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’ARBRE
Cette mesure tend à favoriser l’émergence d’une protection légale de l’arbre en France, en encourageant l’ensemble des acteurs du territoire à le considérer dans leurs projets comme êtres vivants et non comme du simple mobilier urbain.
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Planter : Bordeaux, l’urbanisme résilient
Replanter la ville, en structurant une véritable trame verte de grande échelle, composée d’îlots de biodiversité, de zones refuges pour la faune et la flore et de plantations dans l’espace public et privé (rues, places, parcs, parcelles privées), telle est l’ambition portée par Bordeaux Grandeur Nature et le label Bâtiment frugal bordelais.
Une méthode de conception durable de la végétalisation de la ville est engagée. Elle intègre l’évolution des arbres et végétaux dans le temps, en choisissant le site de plantation en conséquence, et en veillant à leur adaptation aux conditions climatiques.
Elle prévoit aussi différentes strates de plantations, des végétaux diversifiés et multigénérationnels et des apports de terre limités. L’objectif est de planter partout où cela est possible, par les actions suivantes :
Remplacer tous les arbres disparus ;
Densifier les plantations existantes et coloniser les espaces plantables : désimperméabilisation des sols dans les parcs et les rues, poursuite des micro-forêts (exemple : rue Plantevigne, par un promoteur privé ou allées de Boutaut, par la ville), plantation d’arbres fruitiers, … ;
Diversifier les plantations (notamment, les alignements d’arbres de même espèce des grands axes de la ville) ;
Contribuer à la résilience alimentaire de la ville par la constitution de vergers ou forêts mixtes nourricières avec notamment l’emploi de variétés régionales anciennes ou oubliées, mais aussi la plantation de potagers (comme dans les parterres de fleurs du jardin de l’hôtel de ville)
Renforcer les plantations des sites historiques de la ville, en faisant appel à des espèces plus rares, remarquables ou de collection : par exemple, du 22 au 25 novembre, la place Pey Berland a été plantée d’une vingtaine d’arbres dont des mélias et des ginkgos.
Participer : Bordeaux, ville jardin avec ses habitants
La Ville souhaite que les Bordelaises et Bordelais puissent contribuer à remettre de la nature en ville. Outre la poursuite des fosses plantées à la demande, trois mesures sont prévues pour favoriser l’implication des habitants.
Les jardinières du permis de végétaliser
La Ville donne les moyens de planter et de jardiner aux habitants, aux collectifs et associations et aux commerçants avec le permis de végétaliser. L’espace public est concerné, c’est-à-dire les trottoirs, les fosses de plantation, les jardinières ou les bacs sur les trottoirs ou sur les places de stationnement.
Les demandes des habitants formulées lors de la saison #1 de Bordeaux Grandeur Nature font cet automne leur apparition sur les trottoirs de la ville : 63 jardinières sont distribuées, posées et remplies de terre, notamment à Bordeaux Sud rue des Fours et rue des Bouviers.
Ma rue jardin »
Pour aller plus loin que le dispositif des fosses plantées, désormais, la Ville de Bordeaux a identifié les rues qui, pour reconstituer des corridors écologiques, mériteraient d’être végétalisées devant la porte de chaque maison. Les mairies de quartier vont dans les prochains mois aller au-devant des riverains de ces rues pour leur proposer de végétaliser leurs pas de porte et en s’organisant collectivement pour l’entretien.
Jardins partagés
Bordeaux compte 60 jardins partagés. Aux Aubiers, l’équipe municipale a décidé de modifier le projet urbain prévu dans le cadre de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine pour préserver l’emplacement actuel des 75 parcelles du jardin partagé. Elle étudie la demande de 40 parcelles supplémentaires. Dans le quartier du Grand Parc, des jardins partagés viennent de voir le jour, une association se constitue et les premières récoltes se feront au printemps 2022. Enfin, une convention a été signée avec une association pour la création des jardins de Mayaudon à la Bastide, des travaux de clôture et d’amenée d’eau sont prévus.
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