..... ses modes de transmission, sa circulation à travers les œuvres d’artistes, ses protocoles à inventer et à activer avec les habitants d’un territoire donné.
Renaud Cojo, metteur en scène très rock’n roll de la scène bordelaise, nous présente ce festival : "Nous sommes donc particulièrement heureux de commencer une nouvelle et grande aventure avec notre Festival DISCOTAKE#1 qui se tiendra du 24 au 26 juin 21 à la Salle des Fêtes Bordeaux Grand-Parc et qui devient officiellement une Biennale grâce au soutien de la Ville de Bordeaux, de la Région Nouvelle-Aquitaine, de la D.R.A.C Nouvelle-Aquitaine, du Conseil Départemental de la Gironde et l’aide infaillible de la Salle des Fêtes du Grand-Parc, haut lieu mémoriel du patrimoine rock de la ville."
DISCOTAKE#1 est un temps fort, un festival, qui invite à explorer ce que la musique populaire produit dans la mémoire collective, laissant le plus souvent une empreinte indélébile. Il se pense comme un espace d’expérimentations et de rencontres. Il met en son centre la musique populaire comme moteur d’un mouvement intime et de partage.
Dans son rapport entretenu entre musique et spectacle vivant, DISCOTAKE#1 propose d’inventer et de déployer des concepts et dispositifs pouvant voyager sur différents territoires : performances commandées à des artistes de tous horizons, rencontres, écoutes de disque à domicile, spectacles participatifs, cover-concert, installations….
"Nous définissons ainsi cette première édition : « de la musique, un territoire, des habitants, des artistes »…Enfin, afin de rendre accessible ce projet de territoire et à la vue du contexte actuel, nous optons pour la gratuité des spectacles hormis le cover-concert que nous proposons pour un tarif unique de 15 euros." précise Renaud COJO, directeur artistique.
LES PERFORMANCES. QUATRE COMMANDES À QUATRE ARTISTES – Créer à partir d’un album choisi.
Ouvre le Chien qui produit généralement ses propres spectacles, invite pour cette première édition, des artistes choisis à la fois pour leur force créatrice et leur inscription dans le paysage local et national.
L’invitation qui leur est faite est donc de revisiter à leur manière, un album, une œuvre musicale du patrimoine mondial de la culture populaire. Le principe étant de créer « à partir de » et non pas de recréer ou de réviser une œuvre préexistante. La musique telle qu’elle ou rejouée n’a donc ici pas nécessairement pas sa place.
Pour cette édition #1, des œuvres de : Fanny DE CHAILLÉ et Sarah MURCIA, Rebecca CHAILLON et Gerty DAMBURY, Sophie PEREZ et Xavier BOUSSIRON, Michel SCHWEIZER.
Médiation - Porjet Participatif - Inscription dans la ville
Bordelais, Renaud Cojo connaît sa ville et ses espaces dans lesquels la circulation de son travail est également devenue une réalité de territoire.
Ayant vécu six ans dans la Cité du Grand-Parc, il a également fréquenté dans les années 80 et de façon assidue, la Salle des Fêtes pour assister à de multiples concerts. Avec la réouverture récente de cette salle il avait le désir d’y ancrer le projet DISCOTAKE.
Plus généralement, la ville de Bordeaux est un croisement de sons, de quartiers ouverts sur des cultures, où le rock de garage, la pop florissante, l’électro et les musiques du monde s’y croisent. À côté, le théâtre voit également de plus en plus de compagnies se créer et pas seulement toutes issues de l’école locale (ESTBA).
La ville est forte d’une vitalité musicale, où règne une certaine émulation, une forte effervescence et une vraie solidarité entre artistes. Cette diversification des savoirs-faire s’est également accompagnée d’une professionnalisation des groupes depuis les années 80, et on ne compte plus ceux qui aujourd’hui nourrissent également le paysage national.
C’est ainsi qu’afin d’alimenter cette spécificité, des projets participatifs ont été imaginés pour DISCOTAKE et le quartier du Grand Parc, qui, en plus de faire lien avec l’histoire du rock bordelais, offre également l’opportunité de travailler sur ce quartier qui accueille un nouvel équipement culturel.
Construite en 1965 au cœur du quartier par les architectes Claude Ferret, Robert Reboud et Claude Bottarelli, la salle a accueilli bon nombre d’évènements et vu passer beaucoup de groupes dans ses murs. De grands noms de la musique comme, Iggy Pop, The Ramones, Metallica, The Stranglers, Noir Désir….ont foulé sa scène avant sa fermeture dans les années 1990. Longtemps close et délaissée, elle est aujourd’hui réhabilitée et a réouvert ses portes en juin 2018. Le projet de renouvellement urbain du Grand Parc s’inscrit dans le cadre du projet urbain, structurant, de la Ville de Bordeaux.
"Nous envisageons désormais de travailler à partir de ce territoire, en tissant un lien avec les habitants désireux de porter une parole artistique. À cet effet, un travail de maillage des populations est également prévu sur un terme plus long afin de porter la cohérence de tout un travail mené depuis des années par la compagnie Ouvre Le Chien autour de la notion « d’éveil au désir ». Pour cette nouvelle édition nous poursuivons notre proposition de spectacle participatif Passion Disque/3300 Tours qui associe des habitants du quartier." compléte Renaud COJO.
DISCOTAKE#1 est donc un projet qui a pour vocation de mettre du lien avec les habitants du territoire sur lequel il est pensé et se veut également un outil de développement pour Ouvre le Chien.
DISCOTAKE#1 est pensé pour Bordeaux mais a aussi pour volonté de déployer des performances et mettre en partage des concepts sur différents espaces qu’ils soient régionaux ou nationaux.
Passion disque – 3300 Tours / un projet en partage
La musique étant un ensemble de pratiques culturelles étroitement liées au domaine du personnel et du subjectif, il s’agit ici, de mettre cette confrontation en partage.
Elle construit un sentiment d’identité parce qu’elle offre des expériences de corps (la danse instinctive), de temps (le vécu), de sociabilité, qui permettent de nous situer au cœur des récits culturels où l’imagination joue un rôle prépondérant.
L’enjeu de Passion Disque est d’aller au-delà de son rapport intime, sortir de son intériorité, en partageant une écoute avec la volonté de « faire récit » intime avec une œuvre musicale.
Renaud Cojo a demandé à dix personnes de raconter leurs madeleines musicales lors de sessions d’écoute à domicile qu’il a nommées Passion Disque. 3 300 Tours en est la version scénique, un spectacle conçu comme une série de portraits musicaux.
Après le succès de la version 2019, que certains avaient pu voir sur la scène du Glob, Renaud Cojo organise une session de rattrapage pendant son festival Discotake. On pourra aussi y découvrir le cru 2021, dont la playlist joue les grands écarts de Nirvana à Boney M, de Julien Clerc à L’homme pâle. Un jukebox vivant et incarné, où les récits intimes font écho avec émotion et humour, à la musique populaire. Il y aura donc 2 spectacles différents, la version de 2019 pour le jeudi 24 et la nouvelle version le vendredi 25 juin.
Rencontre : Rodolphe BURGER « L’Art de la reprise »
Que ce soit avec son groupe Kat Onoma ou dans son travail personnel, l’œuvre de Rodolphe Burger est traversée par la réinterprétation du répertoire rock, à travers des grands classiques The Days of Pearly Spencer, Radioactivity ou bien des titres plus obscurs.
Dans le cadre de notre festival, nous avons souhaité convier Rodolphe à une présentation de sa notion de « reprise » tant il a su réinventer des morceaux emblématiques, en parfait iconoclaste paradoxalement amoureux d’une mythologie qui l’a nourri. Ce jeu sur la mémoire, la reconstruction et l’ellipse sera le sujet de cette rencontre ouverte à toutes et tous avec cette histoire si personnelle du rock par un artiste de premier plan, radiographiant des émotions provoquées par notre histoire rock commune.
Installations
Dans le but d’atteindre également les publics dans cette hybridité du contemplatif et du participatif, DISCOTAKE#1 met en place un certain nombre de dispositifs installés plus généralement dans le hall et les parties annexes de la Salle des Fêtes. Sous la douche, un projet de Benjamin Charles Laboratoire de chansons quotidiennes par LoS MUCHos
Conception : Michel Bananes Jr
LoS MUCHoS : duo composé de Benjamin Charles et carole Lataste. Ils occupent leur temps à faire parler les gens, à les enregistrer, à plastiquer l’art et à chanter. C’est la partie vivante des projets d’art participatif des éditions N’a qu’1oeil.
Sous la douche est un projet au long cours, initié par Michel Bananes Jr, comme un laboratoire de recherche musicale autour de la chanson.
Exclusivement publié en ligne depuis 2011, ce projet prend la forme d’une installation participative pour DISCOTAKE#1.
Les personnes volontaires seront invitées à interpréter «leur» chanson, celle dont ils sont « spécialistes », qu’ils connaissent par cœur, une mélodie connue d’eux seul ou bien leur version d’un air célèbre qu’ils maîtrisent sur le bout des doigts.
La performance est enregistrée sans playback, a cappella et intégralement en une, ou deux prises maximums.
La seconde étape se passe plus tard, en studio où le musicien fabrique un accompagnement sur mesure, adaptant son arrangement à la singularité de l’enregistrement et aux qualités et défauts de l’interprétation. Toute liberté est laissée au musicien quant aux choix instrumentaux et stylistiques, il doit juste fabriquer un accompagnement au plus près de l’intention vocale du chanteur ou de la chanteuse.
Cette collaboration en deux temps, entre un interprète et un musicien, produit une nouvelle version de chansons pour la plupart issues du répertoire populaire.
À ce jour, une quinzaine de chansons ont été publiées et une dizaine d’autres sont en cours de réalisation avec des musiciens tels que Christophe Petchanatz aka Klimperei, Morusque, Anne Laplantine, Chazam, Antoine Souchav.
Sous la douche est un lieu de partage entre musiciens et vise à produire une œuvre exigeante techniquement et décalée des reprises «classiques» de la chanson.
Pour DISCOTAKE#1, une borne d’écoute sera installée afin de prendre connaissance de la somme des travaux déjà effectués.
- Jeudi 24 juin / de 17h à 18h
- Vendredi 25 juin de 17h à 18h
- Samedi 26 juin de 10h à 17h et de 20h10 à 21h30
Salle des Fêtes Bordeaux Grand-Parc (en intérieur et extérieur)
Cover Concert
Rodolphe BURGER joue « RADIOACTIVITY » de Kraftwerk (1975)
Après Autobahn, leur premier tube international paru un an plus tôt, Kraftwerk délaisse avec « Radioactivity » (Octobre 1975), les expérimentations parfois hasardeuses de ses premières années pour affiner la formule de pop synthétique qui fera son succès et l’imposera définitivement deux ans plus tard avec Trans-Europe Express.
« Radioactivity » est le premier album entièrement autoproduit dans le studio Kling Klang de Düsseldorf et la première fois que la meilleure formation du groupe est réunie. À partir de 1975 et jusqu’en 1981, Ralf Hütter, Florian Schneider, ainsi que les deux percussionnistes Karl Bartos et Wolfgang Flür, composeront en effet un quatuor parfait et trouveront la formule idéale entre innovation sonore, bruitisme moderniste, mélodies entêtantes et rigueur percussive.
Lorsqu’il paraît en 1975, l’album incarne parfaitement l’image de modernité avant-gardiste véhiculée par les groupes allemands de cette époque. Si de nombreux classiques de la période dite Krautrock sont déjà sortis, les productions de la seconde moitié des années 70 s’affranchissent davantage de l’influence du rock, du jazz et du psychédélisme, pour explorer le potentiel de la musique électronique. Parfois planante et méditative (on parle alors de Kosmische Muzik) à Berlin, à l’image de Tangerine Dream, Klaus Schulze ou Cluster. Parfois plus rythmique et pulsée (la critique parle alors de style Motorik), du côté de Düsseldorf, avec des formations comme Neu!, Faust (plus au nord) et Kraftwerk donc, qui surclasse toutefois la majeure partie des productions de ses compatriotes.
En savoir plus https://www.discotake.fr/