Les arbres et la ville de Bordeaux, c’est un peu "je t’aime moi non plus". Qu’ils disparaissent et cela peut faire perdre une élection, en enlever un pour Noël, et de suite la presse nationale s’en mêle.
Alors peut-on les réconcilier ?
Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots …. qui peuvent faire couler beaucoup d’encre et engendrer moultes palabres. Ah si la sagesse de l’arbre à palabres si cher aux villages africains pouvait être source d’inspiration. C’est à l’ombre de son feuillage que les hommes discutent en buvant du thé. C’est là que sont prises les décisions importantes lorsqu’il y a un problème à résoudre ou des discussions importantes à tenir. C’est aussi l’arbre du griot, le conteur, qui apporte à la communauté la tradition et la sagesse des anciens.
Même si les feuilles mortes en cette saison se ramassent à la pelle, l’automne est la période des couleurs naturelles. Ce n’est plus tout à fait l’été, pas tout à fait l’hiver non plus. C’est au cours de celle que l’on nomme aussi l’arrière-saison qu’il faut profiter de la nature et de notre environnement avant l’arrivée du froid.
Au coucher de ciel chantant, les feuilles s’associent aux tons rouges et orangés de la saison. La nature devient peintre impressionniste révélant un magnifique tableau naturel. Dans le paysage, on peut admirer des touches de jaune, de rouge, d’orange, de cuivre, de vermillon, de pourpre, ... Des tonalités accentuées, si vives qu’elles en deviennent presque irréelles à certains endroits.
Alors certes, les arbres ne sont pas assez nombreux, mais prenons ceux bien enracinés dans le cœur minéral de Bordeaux, et qu’ils nous servent d’inspiration.


L’architecture en pierres blondes dessinée par l’Intendant Tourny, de style classique et néoclassique, révèle ses plus beaux atours vus sous un angle avec quelques feuilles jaunes.
Les quais de Bordeaux avec leurs façades du 18e siècle constituent l'un des plus magnifiques patrimoines urbains du monde. Sur les pelouses, dans les parcs et jardins, le long de la Garonne, les quais se veulent escales de détente, et de promenade, irisés de teintes de rouille.


Au Jardin Public c’est un autre manège ! Un patchwork orangé embrase la trentaine d'espèces végétales remarquables qui le composent et qui ont participé à sa labellisation "Jardin remarquable de France".


Aux Quinconces, les branches protègent le passage des tramways en créant un véritable tunnel végétal alors que la grande roue fait le paon !

A Saint Michel le ginkgo biloba est en retard : encore bien vert, il se laisse désirer pour enchanter les passants masqués de ses couleurs féériques automnales.


Rive droite nous sommes déjà dans un autre monde, les flancs de colline donnent un air d’été indien à la Métropole avec vue sur le pont d’Aquitaine.
La nature avant d’entrer en hibernation nous offre une symphonie de couleurs qui réchauffent les cœurs de la morosité ambiante des passants masqués.
Enfin, avant de rentrer se claquemurer, confinement oblige, il faut profiter de la sérénité de l’instant d’un coucher de soleil sur le port de la Lune. Durant ce bref moment, les rayons du soleil mourant viennent sublimer le paysage des bords de Garonne, le peignant d’ocre, de rose ou de mauve.




"Auprès de mon arbre, je vivais heureux…" chantait George Brassens. Le poète moustachu ne croyait pas si bien dire. En plus de leurs indéniables vertus écologiques, les arbres plantés en milieu urbain sont aussi bons pour notre santé physique et mentale et contribuent à notre confort, notre sécurité et notre vie sociale.
Bordeaux et les arbres, il est naturellement temps de les réconcilier. Plantons des arbres comme un nouveau futur, nous ne le regretterons sûrement pas dans quelques années. Alors suivons la bonne direction !