Bordeaux a profité au 18ème siècle de l'esclavagisme, que ce soit par la traite négrière ou par le commerce en droiture, accumulant, à travers ce système de prédation indigne, de grandes richesses sans lesquelles la ville ne serait peut-être pas ce qu'elle est aujourd'hui
Depuis 2006 en France métropolitaine, le 10 mai est la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. A cette occasion, en complément de la cérémonie officielle, la Ville propose, du mercredi 10 au mardi 23 mai, les Journées de la mémoire, plusieurs temps forts autour du travail engagé par des associations et des institutions bordelaises et accueille le Ghana comme pays d’honneur.
Le 10 mai fait référence à l’adoption par le Sénat du texte définitif de la loi reconnaissant l'esclavage comme crime contre l'humanité, dite loi Taubira. Promulguée le 21 mai 2001, elle a enfin permis de transmettre une histoire, ses mémoires et de ne plus ignorer ses victimes. Bordeaux a profité de l'esclavagisme du XVIIème au XIXème siècle avec plus de 500 expéditions, soit de traite négrière soit de commerce en droiture, accumulant, à travers ce système de prédation indigne, de grandes richesses.
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La Ville a engagé un profond travail de mémoire depuis plus de 10 ans, notamment avec l'ouverture de salles sur l'esclavage et la traite négrière au Musée d'Aquitaine. Ce travail de mémoire et sa visibilité dans l'espace public a depuis, été renforcé par de nombreuses actions, dont l’installation de la statue de Modeste Testas-Al Pouessi sur les quais Louis XVIII. Ce travail se poursuit également avec le secteur associatif sur les plaques de rue, avec la pose prochaine de 6 nouvelles plaques biographiques concernant :
- L’impasse Toussaint Louverture
- Les rues Pierre Baour, Daniel Gstier et Saige
- Les cours Balguerie-Stuttenberg et Journu Auber.
Le Ghana, premier pays africain invité
A l’occasion de la 8e édition des Journées de la mémoire, la Ville de Bordeaux accueille le Ghana comme pays d’honneur. Il s’agit du premier pays africain invité lors de cet évènement. Cette invitation permettra de renforcer les liens entre la Ville de Bordeaux et le Ghana, de faire vivre le « faire mémoire » autour de la traite et de l’esclavage, de partager les expériences et les initiatives engagées autour de ces mémoires. Le Ghana fut l'un des principaux points de déportation des esclaves vers les Amériques et les Antilles.
Au programme mercredi 10 mai
- Cérémonie officielle : 17h30 →18h30
- Square Toussaint Louverture
- Spectacle chanté et dansé
- Embarcation sur le Marco Polo pour un lâcher de roses sur la Garonne : 19h10 →19h30
- Quai Louis XVIII-Statue Modeste Testas-Al Pouessi
- Inauguration de l’exposition photo « Mémoires et Permanences » : 19h45 → 21h30
- Café du musée-CAPC-7 rue Ferrère
- Ouverture des Journées de la Mémoire 2023 en présence du maire de Bordeaux et de Mme l’ambassadrice du Ghana en France
Trous de Mémoires : la traite des noirs et l’esclavage à Bordeaux
Jamais la ville de Bordeaux n'avait questionné son passé négrier. C'est chose faite avec ce documentaire qui nous entraîne sur les quais et dans les rues de Bordeaux où sont inscrites, de manière indélébile, comme dans les mémoires, les traces du passé douloureux et d'un drame humain sans précédent, la traite négrière