Point de départ d'une saison de danse volontairement éclectique, ne comptant que des entrées au répertoire entremêlant grands classiques et chorégraphes les plus en vue du moment !
OBSIDIAN TEAR DE MCGREGOR
.... ENTRE EXPLORATIONS TRIBALES ET ANTICIPATION
Première entrée au répertoire de la saison pour le Ballet de l'ONB : Obsidian Tear de Wayne McGregor, chorégraphe star du Festival d'Avignon cette année. La nuit - Nyx pour le compositeur et chef d'orchestre Esa Pekka Salonen - divinité archaïque, aussi sombre et froide qu'une roche, l'obsidienne, est la métaphore filée du chorégraphe, telle une déchirure, une larme... La distribution 100% masculine oscille entre explorations tribales et monde futuriste, donnant une chorégraphie saluée par le New-York Times lors de sa création en 2016.
GHOST DE PRELJOCAJ
.... UN HOMMAGE A MARIUS PETIPA ET AU PROCESSUS DE CREATION
La Nuit ? Nous la retrouvons quelque peu dans Ghost, où Angelin Preljocaj souligne la trace que laissent dans notre inconscient collectif les grands maîtres du passé, dont Marius Petipa, venant hanter notre présent à la faveur de la nuit. Pièce créée en 2018 à l'occasion du bicentenaire de la naissance du grand chorégraphe, Angelin Preljocaj se projette dans l'imaginaire de Petipa quand lui vint l'idée du Lac des Cygnes. Rappelons que le Ballet de l'ONB entame cette saison sa deuxième année de partenariat avec le chorégraphe, signé pour 3 ans en septembre 2018. Un partenariat de longue durée qui permettra aux danseurs des deux compagnies de partager la scène sur cette œuvre.
CACTI PAR EKMAN
.... ENTRE HUMOUR ET CHOREGRAPHIE ENGAGEE
Cacti, du Suédois Alexander Ekman, ferme le bal. Celui qui fit sensation à l'Opéra national de Paris avec Play (décembre 2017) propose ici une pièce qui évoque non sans humour les errements de la danse contemporaine à l'aide d'un symbole singulier : les cactus ! Mais ne vous y trompez pas : l'intention du chorégraphe est loin de n'être que triviale. Ekman met en scène la réponse des artistes à une dichotomie vieille comme le monde, opposant rituels anciens, cultures extérieures et pratiques modernes. L'art remédie à ces oppositions par la collaboration entre diverses pratiques et inspirations, qui « assurera la survie de la vision romantique d'une société jusque là vouée à l'échec. (...) Dans cette œuvre - la Chapelle Sixtine de l'artiste - l'on est invité dans l'utopie d'une nouvelle décennie ». (Ekman - note d'intention). A noter : la musique de cette pièce sera interprétée en live par le Quatuor Prométhée.
DANS LE CADRE DU FAB 2019
Les représentations du 17 au 19 octobre font partie de la programmation officielle du FAB 2019 (4-17 octobre à Bordeaux Métropole). Pour cette nouvelle édition du festival, l'Opéra National de Bordeaux propose à nouveau de multiples rendez-vous, avec également Macbeth / Qui a peur du loup de la compagnie Le Veilleur / Ars Nova et un récital surprise à Bassens, Saint-Vincent de Paul et Saint-Médard-en-Jalles. Avec Adrian Bignagni Lesca, mezzo-soprano, Cyrielle Ndjiki Nya, soprano et Sophie Teboul, piano.
ERIC QUILLERE, Directeur du Ballet de l’ONB présente...LA SAISON DE DANSE 2019-2020
« Mon fil rouge ? C’est justement de ne pas en avoir ! D’en servir pour tous les styles, toutes les sensibilités, et d’offrir aux danseurs du Ballet de multiples occasions de se dépasser, de créer, de se découvrir.Parmi les spectacles, je ne saurais en choisir un qui me tient plus particulièrement à coeur. La saison à venir est exceptionnelle ! S’il fallait cependant donner une couleur à cette saison 2019-2020, ce serait celle du renouveau et du défi. En effet, 100% des spectacles de danse donnés cette année seront dansés pour la première fois par le Ballet ! Que des entrées au répertoire…
Mon questionnement a été le suivant : comment renouveler le répertoire du Ballet de l’ONB, à savoir comment apporter à l’ONB à la fois les chorégraphes emblématiques de la danse d’aujourd’hui – comme Ekman et McGregor -, avec lesquels nos danseurs n’ont jamais travaillé. Et comment offrir au public un répertoire classique avec de grands titres, mais jamais abordés non plus en nos murs. Nous allions tout cela en une seule saison ! Nous allons travailler avec des chorégraphes qui viennent pour la première fois à Bordeaux. Et Cendrillon comme La Sylphide seront aussi des premières au Grand-Théâtre.
Ces défis font-ils peur aux danseurs ? Jamais, les challenges les excitent et les motivent. Il faut bien imaginer par exemple que la pièce de McGregor a initialement été créée pour les danseurs de Covent Garden…. Quelle fierté pour eux !
Si nous entamons une deuxième année de partenariat avec Angelin Preljocaj, le Ghost interprété par nos danseurs sera aussi une première pour eux. Ce sera également une deuxième année de collaboration avec L’OnP, et le soutien d’Aurélie Dupont est précieux quand il s’agit de faire venir de grands chorégraphes à Bordeaux. Je la remercie pour cela.
J’ai aussi tenu à mettre dans cette programmation un jeune chorégraphe émergent, Garett Smith. Il vient d’un univers qui me parle, très « Kylián », avec une musicalité et un sens du mouvement incroyables. C’est là où j’aimerais amener la compagnie, cela me permet aussi d’accompagner les danseurs vers un univers qui me touche… Quant aux compagnies invitées, elles sont choisies en fonction de ce que le Ballet ne fera peut-être jamais. Pour apporter un complément, non une redite. Il en va de même pour nos propres tournées.
Une saison de danse, c’est ainsi l’alliance de multiples critères : des danseurs qui nous inspirent, une vision personnelle, de grands chorégraphes qui les amènent à se dépasser, et le goût perpétuel d’aller là où l’on ne nous attend pas toujours. Est-ce un fil rouge ? Peut-être, rendez-vous à la rentrée pour en juger… »
En savoir plus https://www.opera-bordeaux.com/