.... particulièrement les quartiers en plein développement à la périphérie du centre.
Les photographies mettent en lumière un patrimoine emblématique du XXe siècle – Bourse du travail, stade Chaban-Delmas – mais aussi des pépites encore trop confidentielles, comme le site de la maison Beaulieu ou certaines façades d’habitation remarquables.
Le visiteur succombera sans nul doute, à travers cette exposition, à la tentation d’une esthétique qui a su imposer une forme de renouveau sans rompre avec l’architecture historique. Fondé sur l’équilibre entre la luxuriance du décor et une forme de sobriété amenée par la géométrie et la stylisation des motifs, le pouvoir de séduction de l’Art Déco reste aujourd’hui intacte.
L’EXPOSITION EN BREF
VISAGES DE L’ART DÉCO
Dénommé ainsi a posteriori, dans les années 1960, l’Art déco dévoile plusieurs facettes : une faculté d’adaptation qui explique sa diffusion internationale. Courant esthétique sans manifeste, il n’obéit donc à aucun contour strict. Gagnant des supports variés – arts décoratifs, architecture, sculpture ou peinture – il s’inspire en outre de références multiples, à la fois lointaines et régionales. De l’intérieur de la Pergola, au décor luxuriant très « style 1925 », à l’abstraction notable à la piscine judaïque la décennie suivante, en passant par la Bourse du travail ou des façades aux décors tantôt foisonnants, tantôt dépouillés, l’exposition retrace aussi une évolution à Bordeaux entre les deux décennies concernées : des « années folles » au « retour à l’ordre » des années 1930.
UN STYLE MODERNE ?
« Je t’aime, moi non plus » : voilà qui pourrait qualifier les relations entre l’Art déco et la question de la modernité, dans les réalisations qui voient le jour à Bordeaux entre les deux Guerres mondiales. Les réalisations, dans le cadre des grands travaux municipaux ou de l’habitat privé, reflètent les préoccupations de leur temps : hygiénisme, sport, loisirs ; utilisation du béton, stylisation des décors, géométrisation des formes. Mais l’esthétique reste aussi attachée particulièrement au vocabulaire architectural et décoratif du XVIIIe siècle, salué déjà par les architectes de l’époque comme un âge d’or.
![]() |
![]() |
EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE jusqu’au 15 juin 2019