... Sophie Mouron et Pierre Touron. La résidence de création se poursuit jusqu’en ddécembre avec des ateliers d’écritures créative animés par la plasticienne.
Valérie Champigny tisse un lien avec le visiteur à travers des dispositifs expérimentaux, des installations qui trouvent une place en dehors des cadres classiques de l’exposition. Elle associe différents modes d’expressions pour nous conduire à la rêverie et à l’introspection.
Une artiste contextuelle
L’artiste plasticienne, diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, développe une grammaire au quotidien qui mêle photographie, dessin d’observation, peinture, écriture, installations plastique et sonore, performance. Elle intervient souvent in situ soit sur l’habitat, soit pour œuvrer dans le sens de « l’esthétique relationnelle » auprès d’habitants sur des lieux en réhabilitation ou en entreprise…
Elle crée des œuvres participatives monumentales pour « ré-enchanter » les structures de vie collective dans une réflexion sur la façon dont on habite un espace. Elle a récemment créé « la Spoon », un cratère de 12m x 9 m en béton peint sur une colline artificielle ou encore les « Archipels féériques », une création textile réalisée durant 6 mois avec 32km de cordes suspendues à 7 m de haut dans la cour d’une Maison d’Enfants à Caractère Social en Dordogne. C’est le lieu qui l’incite à choisir un matériau plus qu’un autre. Elle adapte la technique à son intention artistique. La présence de ses œuvres ou dispositifs participe a transformer un espace en un lieu.
Une forme poétique qui découle de l’observation du réel
Si elle réside dans son atelier en Sud Gironde, ses créations et dispositifs mettent en scène son observation de l’environnement quotidien comme abstraction. Chacun de ses déplacements au quotidien nourrissent ainsi carnets, écrits, croquis, photographies… Sa poésie prend sa source dans l’observation concrète et détaillée d’un réel sans frontière pour ensuite en faire un terrain de jeu qui souvent implique un public. Cette poétique complexe l’amène souvent à introduire différents paramètres sur les projets in situ notamment dans la transformation des habitudes pour questionner les usages. La plupart de ses installations dans le cadre de ses projets ou commandes sont conçues pour apparaître dans l’espace directement où elles ont été élaborées.
Valérie Champigny ne nous donne pas une interprétation directe de son travail, elle suggère des pistes de lecture où chacun peut aussi y relier sa propre histoire. Chaque installation se présente comme une énigme où se mêle utopie, jeux avec la géométrie et les ombres, avec l’absurde et les mots… Sa démarche a de quoi dérouter au premier abord mais très vite sa force poétique nous invite à ouvrir des espaces de pensée, à jouer tout simplement.
« Sortie13 est un lieu intergénérationnel qui croise les publics. On y rencontre aussi bien des étudiants qui viennent aux concerts que des retraités et des familles qui viennent au théâtre. C’est un vivier très riche dans cet esprit de pépinières de création. Je suis toujours agréablement surprise au cours des visites de l’exposition, comment les enfants, souvent entre 7 et 12 ans, apportent des réponses extrêmement élaborées à mes énigmes au travers de leur interprétations… » Valérie Champigny.
Trois installations conçues pour Sortie13
L’univers de Valérie Champigny, à travers la géométrie et ses déformations questionne en effet sur la maîtrise de la nature au sens large. Sensible aux zones rurales, aux lieux désaffectés, en réhabilitations, elle questionne le vivant au sens large. Traversé par la géographie et le rapport à l’espace, le travail de Valérie Champigny s’est alors confronté dans le cadre de cette résidence à Sortie13 à un environnement nouveau. « « Dès ma découverte du lieu en septembre, j’étais très attirée par le patio situé au cœur de la salle d’exposition, c’est à partir du 1 octobre que j’ai pu commencer à y créer la pièce que j’ai nommée « Nuage - présage ».
« Nuage - Présage » est une installation de 30 pièces de zinc suspendues (H: 100cm x l 160cm x L 180cm ) et de lettres posées au sol. Il s’agit d’une décomposition en coupe d’un nuage qui semble s’être introduit dans cet espace à ciel ouvert au cœur de la salle d’exposition. Le nuage se dématérialise à la nuit tombée et apparait sous une forme luminescente. La découpe topographique d’un nuage se présente comme une parodie du désir constant de l’être humain de systématiquement maîtriser son environnement. Au-delà de cet aspect, « Nuage-présage » est une installation qui trouve une forme poétique à travers la matière évolutive du zinc et au balancement lent et incessant des pièces en suspensions, une horloge qui fait la pluie et le beau-temps.
La seconde installation « L’incessant tremblement de ma terre » est un promenoir dans un enclos semi-ouvert connecte l’intime et l’estime dans une fragmentation de la temporalité par un jeu de représentations de marches et d’escaliers, de boîtes métalliques reconstitués et entrouvertes comme des rebuts de la consommation abandonnés. Une peinture figurative donne à voir une femme d’une autre époque, comme fragilisée par l’âge, les bras ballants, les yeux rivés au ciel. Peut-être est-elle à la recherche du nuage, qui sait ?
La troisième installation, plus expérimentale « Chien-dent #I » se présente sous la forme d’une ombre portée au mur (3,50mX5m) à partir d’une source lumineuse sur une petite structure en aplat réalisée en zinc et plexiglas (120x100 cm). L’ombre figure les panneaux publicitaires abandonnés en bord de route, rouillés, se renseignant plus personne, à demi recouverts de ronces, de lierre, etc. Les phares des voitures en font défiler l’ombre déformée, à tour de rôle. La géométrie se déforme. Si l’ombre est ici fixe, la forme géométrique en aplat suggère néanmoins le volume dans la lecture de l’ombre. L’ombre est ici mise en relation avec un polyèdre en zinc, une forme fétiche des installations de la plasticienne.
La restitution de résidence a permis de donner à voir les œuvres jusqu’à mi-novembre. La résidence se poursuit avec des ateliers d’écriture créative animés par la plasticienne jusqu’en décembre.
Une artiste engagée pour les territoires
En parallèle de sa pratique personnelle, Valérie Champigny a fondé l’artothèque Mutuum (mutuum.fr) et diffuse en Nouvelle Aquitaine depuis 2012 un fonds d’œuvres dans des ruches et des alvéoles à travers des actions de médiation notamment auprès de publics empêchés. Elle enseigne les arts-plastiques et l’histoire de l’art et anime les workshops d’écriture créative « Zone d’expression » auprès des médiathèques en Gironde.
Un workshop d'écriture créative à SORTIE13
La plasticienne anime depuis septembre des ateliers d’écriture et restitution publique proposés dans le cadre de l’exposition. Valérie Champigny accompagne dans l’écriture par des mises en situations dans la continuité de ses scénographies, elle utilise notamment des boîtes à mots qu’elle conçoit, un catalyseur vitaminé entre le cut-ut et le ready-made arrangé ».
La durée d'un atelier d’écriture est de 1h30 /Accessible dès 15 ans
Prochaines dates prévues : le 15 décembre de 18h00 à 19h30
Inscriptions : contacter l’artiste ou Sortie13
ou billetterie en ligne sur https://www.weezevent.com/workshop-d-ecriture-creative-avec-valerie-champigny
Contacts et infos pratiques
Contact de l’artiste : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. / 06 72 41 13 69
Site de l’artiste : http://valeriechampigny.com
Site de ZAAD : http://zaadinfo.blogspot.com
Site de Sortie13 : http://www.sortie-13.com
Event Facebook : https://www.facebook.com/events/878558589007340/
SORTIE13 / contact : 05 56 36 48 4313, rue Walter Scott, 33600 Pessac
Tram B arrêt France Alouette
Bus 4/44 arrêt Xavier Arnozan