.... les résistances des esclaves et de commémorer l’abolition de l’esclavage.
En 2015, pour répondre aux enjeux de reconnaissance et de réparation, le mois de Mai a été qualifié comme « Mois des mémoires de l’esclavage et des combats pour l’égalité » par le Comité National pour la Mémoire et Histoire de l’esclavage (CNMHE).
Au-delà de l’abolition, ce mois, qui va marquer les « 20 ans de la loi Taubira », devrait engager une réflexion générale sur la mémoire du racisme et des combats pour la liberté. L’occasion aussi de s’interroger sur la façon dont cette mémoire peut trouver sa juste place dans nos sociétés. La volonté enfin de développer la connaissance de cette tragédie. Enrichir notre savoir c’est le moyen de rétablir des vérités et de faire justice face à nos manquements.
Du 27 avril au 30 mai, de Bayonne au Havre, en passant par Bordeaux, Rochefort, La Rochelle et Mérignac, nous mettons en place un dispositif permettant de sortir du consumérisme conventionnel auquel les citoyens sont contraints concernant ce pan de notre histoire commune.
Les drames à l’origine des mobilisations sociales récentes du Black Lives Matter ont démontré la conscience vive des vestiges de l’histoire de l’esclavage, de la traite des noirs et du racisme. En 2009, Mémoires & Partages a lancé la première campagne nationale pour « débaptiser les rues de négriers ».
La traite des noirs et l’esclavage, aux fondements des violences racistes et discriminatoires, constituent un héritage commun dont les enseignements doivent servir de digues contre la haine, les inégalités et la barbarie mais aussi de ressources pour construire une société plus émancipatrice, plus fraternelle et plus juste.
Face au, déficit de transmission qui perdure encore, l’association internationale Mémoires & Partages, membre de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a fait école dans plusieurs villes françaises (Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et Bayonne) et milité pour le vote, en 2010, par le Sénégal la première loi africaine qui déclare la traite et l’esclavage crimes contre l’humanité.
Pour susciter la réflexion, dialoguer autour des conséquences de ce crime contre l’humanité et déboucher sur des créations individuelles ou collectives, nous avons mis en place les premières visites-guidées sur la mémoire du racisme. Lancées à Bordeaux, elles se sont étendues à La Rochelle, au Havre et à Bayonne et permettent de faire « sortir » cette mémoire des lieux clos habituels et des cercles sociaux classiques.
A l’occasion des « 20 ans de la loi Taubira », Mémoires & Partages mobilise son réseau pour placer ces journées autour trois axes majeurs :
- un cycle commémoratif dans plusieurs villes impliquées dans ce devoir de mémoire
- des actions d’éducation populaire sur la mémoire du racisme dans 6 villes
- le projet d’une Maison contre les esclavages à Bordeaux
Bordeaux, est un lieu de mémoire de la traite des noirs et de l’esclavage colonial. Premier port colonial et deuxième port négrier, Bordeaux porte les stigmates d’hier et accueille de nombreux migrants aujourd’hui. Bordeaux a été, entre la fin du 17ème siècle et le début du 19ème, le premier port colonial pour le commerce en droiture et le troisième pour la traite négrière. 150 000 esclaves ont été déportés. Ces crimes contre l’Humanité ne peuvent être effacés ni réparés. Mais cette histoire doit être assumée et regardée en face, car l’esclavage produit encore ses effets. Les théories racistes continuent encore aujourd’hui à fracturer la société et servent de légitimation à la haine
Plusieurs temps forts
François-Dominique Toussaint Louverture est né vers 1743 près du Cap-Français (actuel Cap-Haïtien). C'est un esclave qui joue un rôle historique majeur comme chef de la Révolution haïtienne (1791-1802) ; il est considéré aujourd'hui comme une des grandes figures des mouvements anticolonialiste, abolitionniste et d'émancipation des Noirs. |