Éducateur sportif, animateur, organisateur d’événements, chargé de sponsoring, responsable rayon sport ... des « métiers-passions » qui ont le vent en poupe, à condition de chausser les bons crampons.
Photo illustration : Fédération Nationale Profession Sport et Loisirs
Les grandes compétitions dopent l’économie et la pratique sportive
Ryder Cup 2018, Championnat d'Europe de handball féminin 2018, Coupe du monde de football féminin en 2019, Coupe du monde de rugby 2023, Jeux Olympiques 2024, … 2018 marque le départ d’un marathon de 7 ans de grandes compétitions sportives françaises ! Une bonne nouvelle quand on sait que ces événements boostent l’emploi de nombreux secteurs : BTP, transport, commerce, hôtellerie-restauration, sécurité, ... mais aussi dans le domaine de la communication (responsable sponsoring, chef de projet évènementiel, chargé d’accueil et d’hospitalité, …) car les marques ont depuis longtemps compris le bienfait qu’elles peuvent retirer du fait d’associer leur image à un sport, à un sportif ou une compétition.
Les retombées économiques s’avèrent elles-aussi souvent positives, lorsque les dépenses sont maîtrisées. Tout comme ces rencontres sportives incitent à faire naître des vocations. Cette pratique amateure concoure à son tour à l’augmentation des besoins humains et donc des recrutements au sein des clubs, associations et fédérations.
La France était déjà passée de 101 642 salariés liés aux métiers du sport en 2008, à 124 286 en 2015. Ce phénomène devrait encore s'accentuer. Une bouffée d'oxygène appréciable en raison du fait que ces emplois s’adressent avant tout aux jeunes actifs, alors que près d'un demandeur d'emploi sur quatre a, à l’heure actuelle, moins de 26 ans.
Les professionnels qualifiés font la course en tête
Les clubs sportifs et les fédérations ont désormais intégré la nécessité de se professionnaliser pour compenser les baisses de revenus publics et l’évolution de la réglementation qui impose désormais de disposer d’un diplôme reconnu par l’Etat pour encadrer, contre rémunération, des pratiquants. Pour Claude Delage, président de l’US Talence Athlétisme, en charge de l’organisation du Décastar : « un club sportif doit professionnaliser sa communication pour toucher tous les types de publics, et notamment des mécènes. Nous avons besoin d’experts bien formés ». La mise en place de « Génération 2024 » par le CNOSF, qui vise à faire émerger les champions de demain contribuera là encore à accentuer ce phénomène d’éducation et de professionnalisation des acteurs sportifs.
A côté de cela, 1 français sur 3 pratique aujourd’hui du fitness, de la musculation ou de la gymnastique. L’augmentation du temps libre et la multiplication des salles à bas coût ayant contribué à développer la place des acteurs privés sur ce marché. Le métier de Conseiller Sportif en salle de remise en forme, accessible grâce à un BPJEPS « Activités de la Forme » ou « Sports Collectifs / Activités Physiques pour Tous » a alors de beaux jours devant lui.
Des formations en mouvement
Les formations ne manquent pas ! La filière STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives), la plus surchargée des filières universitaires, continue d’attirer plus de candidats qu’elle n’offre de place. Pour faire face, les universités offriront 19 368 places en première année de licence à la rentrée 2018, contre 17 713 l'an dernier. Le gouvernement va aussi doubler le nombre de formations bac+2 DEUST STAPS (806 places contre 472 l'an dernier).
STAPS n’est pourtant pas l’unique voie pour accéder aux métiers du sport. En Nouvelle-Aquitaine, comme ailleurs, de nombreux autres diplômes d'État sont accessibles même sans le baccalauréat. Ils sont proposés par des organismes tels que le CFA Sport Animation Nouvelle-Aquitaine qui a accueilli 437 apprentis en 2017 à travers 23 formations en apprentissage. Des écoles privées, telles l’ISEFAC Bordeaux, AMOS ou le CNPC forment elles aussi, en complément aux métiers de l’évènementiel sportif, du management de projet, du marketing et du commerce appliqué à ce domaine.
Le gouvernement étudie en outre la création d’un BTS Métiers du sport principalement destinés aux bacs pro souhaitant travailler dans la gestion d’une structure sportive. Ceci afin de diversifier l’offre post-bac. Une idée qui ne séduit pas tous les organismes de formation : « y aura-t-il assez de débouchés pour tous ? ». Les recruteurs (clubs sportifs, centre de loisirs, maisons de quartiers, collectivités, salles de remise en forme, bases nautiques …) semblent pour l’instant jouer le jeu avec près de 5 000 emplois recensés dans la Région en 2016 par le Réseau « Profession Sport Loisirs » (qui regroupe la grande majorité des 2000 recruteurs du territoire) et 885 offres d’emploi diffusées.
Investissement, expérience et flexibilité pour gagner en employabilité
La diminution des contrats aidés, dont les principaux effets devraient se faire ressentir fin 2018, avait marqué le retour dans le peloton des formations en alternance. « L’une comme l’autre de ces formations, tout comme les Services Civiques, privilégient l’expérience terrain ». Les professionnels du secteur s’accordent en effet sur le fait que l’investissement au sein d’un club permet véritablement de se faire une idée du métier. « C’est primordial pour valider son projet professionnel, pour se faire du réseau et se faire repérer ». Pour les jeunes diplômés, précarité et temps partiel sont ensuite bien souvent de mise, dans un premier temps. « La bi-qualification peut être un moyen d’y remédier. Un coach sportif peut par exemple obtenir un BPJEPS activités aquatiques pour intervenir sur des activités ludiques en piscine. Le développement des Groupements d’employeurs permet aussi de mutualiser plusieurs contrats ». Les évolutions de carrière passent ensuite par un DEJEPS (Bac + 2) et DESJEPS (Bac +3) qui permettent d’acquérir plus de responsabilités (coordinateur de formation, entraineur régional/national, Manager de club). Mais là encore, seuls les meilleurs finiront sur le podium.
A Bordeaux comme ailleurs, des politiques publiques sont mises en place pour accompagner et inciter à la pratique sportive. La capitale Girondine est également une terre d‘accueil et d’organisation de grandes compétitions, pourvoyeuses d’emploi. Arielle Piazza (élue à la Mairie de Bordeaux en charge des Sports, de la Jeunesse et de la Vie étudiante) et Aurélien Hochart (chef de service Vie sportive à la Mairie de Bordeaux) témoigneront sur ce sujet dans les locaux d‘ISEFAC Bordeaux mardi 27 février de 9h à 11h. Ils évoqueront également les politiques publiques mises en place pour inciter les bordelais(es) à la pratique sportive, et pour accompagner les clubs et les associations locales dans leurs actions ... Arielle Piazza témoignera également de son expérience en tant que présidente du CNDS (Centre national pour le développement du sport). Entrée libre sur inscription à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Plus d’infos sur la page Facebook d’Isefac Bachelor Bordeaux. |