Coté chez Drouot et au Guidarts, Claude Abdy est un artiste autodidacte qui a décidé, de 2009 jusqu'au printemps 2016 (date de l'inauguration de la Cité des Civilisations du Vin) de consacrer une partie de son travail au quartier de Bordeaux Maritime. Ses toiles reflètent les profondes mutations de ce secteur autrefois oublié de Bordeaux; aujourd'hui matérialisé par le Pont Chaban Delmas, la Cité des Civilisations du Vin, les chantiers navals, bientôt le Musée de la mer et de la marine, ... « Je ne me lasse pas de peindre ce quartier, assure-t-il. La Base sous-marine, les cales sèches qui se projettent dans les bassins me rappellent un temps où la vie pétillait d'ivresse dans la joie, l'amour, la mélancolie, la tristesse et la souffrance ».
Claude Abdy s'est fait un nom aux yeux du grand public pour avoir représenté pendant quatre années, équivalent à environ 1 500 heures de travail, la construction de l'ex-pont "Baba". Un ensemble magistral d'une longueur linéaire totale de 60 mètres. Un travail qui lui a valu d'exposer à Cap Sciences durant l'inauguration du pont, sous le regard du Maire de Bordeaux et du Président de la République. Reconnu par ses pairs, il fait aujourd'hui partie des Arts et lettres de France.
L'exposition en cours à la Maison de l'Emploi nommée « Impression évolutives à Bacalan » comprend 25 tableaux, de l'huile, d'aquarelle, de pastel et d'encre, sur des supports variés (bois, toile, sous verre, ...). L’intérêt pour la Maison de l'Emploi de présenter ces tableaux est de mettre en avant le développement architectural, industriel et donc aussi économique d'un quartier de Bordeaux. Une thématique d'autant plus intéressante lorsque l'on sait que notre structure mène actuellement une action de Gestion Prévisionnelle Territoriales des Emplois et des Compétences (GPTEC) au sein de ce quartier, afin d'anticiper puis d'adapter les besoins et métiers qui émergeront dans un futur proche sur ce territoire.
Une seconde raison tient dans le fait que plusieurs des réalisations de Claude Abdy font références à différents métiers liées au bâtiment et aux travaux publics. Un sujet qui retient particulièrement notre attention notamment via les clauses d'insertion que met en oeuvre la maison de l'Emploi sur de nombreux grands projets métropolitains. Ces clauses d'insertion proposent tout particulièrement à des personnes éloignées de l'emploi des postes dans le bâtiment (maçon, coffreur-bancheur, artisans du gros oeuvre ou du second oeuvre, ...). L'ultime motivation de la Maison de l'Emploi pour accueillir ces œuvres repose dans le fait que bon nombre d'entre elles valorisent des travailleurs en action. Des hommes et des femmes qui, à travers des activités manuelles et physiques, ont participé à la construction de ces édifices et qui font donc aussi partis, de par leur labeur, de l'Histoire de Bordeaux.
« Depuis enfant je dessine et peins. Plus tard à l'âge adulte, l'appel de la peinture devait me mener sur les bords de l'estuaire et de la Garonne : Bordeaux, Blaye, Bourg sur Gironde, Roque de Thau, ... ».
« L’art est un moyen d’expression et de liberté qui nous amène à nous tous à la réflexion sur notre quotidien et d’avoir un regard différent de notre existence, dès la naissance de l’être humain il a toujours été présent pour laisser une trace de notre histoire ».
Une exposition accessible en libre-accès (9h - 12h / 14h - 17h) jusqu'au 10 juillet. L'occasion d'échanger avec les équipes de la Maison de l'Emploi de Bordeaux.