C’est quoi un C.D.N. ?
C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1947, sous l’impulsion de Jeanne Laurent, sous-directrice des spectacles et de la musique à la direction générale des Arts et Lettres au ministère de l’Éducation nationale, que s’impose l’idée d’une décentralisation théâtrale en province. Jeanne Laurent participe ainsi à la renaissance du Théâtre National Populaire à Paris et à la fondation du Festival d’Avignon, tous deux dirigés par Jean Vilar, et crée les premiers Centres Dramatiques Nationaux à Colmar, Saint-Etienne, Rennes, Toulouse, Aix-en-Provence, Tourcoing, sous la direction de metteurs en scène emblématiques comme Jean Dasté ou Hubert Gignoux.
Cette politique de décentralisation théâtrale et culturelle sur l’ensemble du territoire français fut poursuivie et amplifiée par les premiers ministres de la Culture, André Malraux et Jacques Duhamel, et par leurs successeurs Michel Guy et Jack Lang. Le projet fondateur de cette belle aventure des C.D.N. : le théâtre doit être considéré comme un service public au service de tous les foyers, au même titre que « l’eau, le gaz et l’électricité ».
À l’instar de la capitale, les régions françaises peuvent être à l’origine de la création des oeuvres théâtrales avec la volonté de les faire partager à tous. Le rôle d’un C.D.N. est de produire sur son territoire des créations originales et de les rendre accessibles à tous les publics. C’est pourquoi, dès l’origine, la direction des C.D.N. est confiée à des artistes afin qu’une ligne artistique forte et singulière soit donnée au projet du théâtre.
Nommé(e) par le ou la ministre de la Culture et de la Communication, l’artiste-directeur(trice) signe avec le ministère un contrat de décentralisation dramatique qui fixe ses missions. Il ou elle s’engage à faire du C.D.N sur la durée de son contrat un lieu de référence nationale et régionale, ce qui implique notamment :
- La production de ses propres spectacles à partir de textes du répertoire et d’oeuvres d’auteurs vivants
- Le partage des moyens du théâtre avec d’autres artistes, reconnus et émergents
- L’expérimentation de nouvelles formes scéniques
- Le développement de l’emploi artistique et la préservation des savoir-faire professionnels
- L’accueil de spectacles dramatiques produits par des compagnies ou d’autres scènes
Ceci, dans le souci constant de l’audience la plus large et la conquête de nouveaux spectateurs, en accordant une priorité à l’initiation au théâtre des publics jeunes et en favorisant son accessibilité aux personnes en situation handicap et défavorisées. Aujourd’hui, il existe trente-huit centres dramatiques nationaux et régionaux répartis sur l’ensemble du territoire français. Ils se réunissent au sein d’une association nommée ACDN créée pour susciter le dialogue entre les différents artistes-directeurs(rices) et dynamiser leur action.
Le TnBA – Théâtre du Port de la lune est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la ville de Bordeaux et la Région Nouvelle-Aquitaine et est soutenu par le Conseil Départemental de la Gironde. L’équipe du TnBA, c’est 30 permanents répartis dans les services Administration-Production, Relations avec les publics /Communication / Accueil et Technique. C’est aussi, chaque saison, plus de 300 artistes et techniciens relevant du régime spécifique des intermittents du spectacle qui travaillent sur les spectacles produits ou accueillis et sur les projets d’action culturelle. Sans oublier la trentaine d’ouvreurs et d’ouvreuses qui accueille le public dans les trois salles les jours de représentation.
Programme & billetterie en ligne http://www.tnba.org/