La mobilisation de 320 bénévoles et de 180 agents de la Ville, de la Métropole et du CCAS ont permis le bon déroulement de la deuxième édition bordelaise de la Nuit de la Solidarité.
Entre 2022 et 2023, plusieurs évolutions importantes ont été apportées au dispositif mis en oeuvre :
- Le comité scientifique de la démarche a été renforcé, avec les compétences de l'A'Urba, de la Fondation Abbé Pierre et du centre Emile Durkheim de l'Université.
- L'opération a été travaillée avec de nombreux partenaires institutionnels et associatifs, présents au comité de pilotage et aux côtés des bénévoles dans les équipes de recensement.
- L'expertise d'usage de personnes ayant connu le sans-abrisme, des "pratiquantes de la rue" a permis d'ajuster la méthodologie, le questionnaire et d'accompagner la sensibilisation des bénévoles avant le début des opérations.
- Les lieux de recensement ont été étendus : rues, campements, bidonvilles, les parkings, urgences hospitalières, transports en commun ou à la gare Saint-Jean.
Le comité scientifique de la Nuit de la Solidarité a consolidé les chiffres suivants :
- 213 personnes ont été recensées dans les différents secteurs de la ville, dans les rues, les parkings, urgences hospitalières, transports en commun ou à la gare Saint-Jean.
- 273 personnes dont 128 enfants (mineurs en famille) ont été recensées dans les bidonvilles.
- 68 personnes se trouvaient dans 2 campements bordelais non recensés par les équipes (données issues de la plateforme de résorption des squats et bidonville de la DIHAL).
Ce sont donc 554 personnes nécessitant une mise à l'abri.
Cette réalité alerte quant à l'amplitude de la crise sociale actuelle, dans un contexte où pourtant, un nombre important de places d'hébergement d'urgence hivernales ont été ouvertes par l'Etat et alors que les familles avec enfants sont systématiquement mises à l'abri depuis la circulaire ministérielle de novembre 2022.
Cette réalité du sans-abrisme vient s'ajouter à celle des 182 personnes actuellement en squat à Bordeaux (données issues de la plateforme de résorption des squats et bidonville de la DIHAL). Ce sont autant de personnes dont l'accès ou le maintien dans des conditions de vie dignes et sécurisantes n'est pas garanti.Le comité scientifique de la Nuit de la Solidarité procèdera à l'analyse détaillée de l'ensemble des questionnaires au cours du premier semestre. La restitution en sera prévue avant l'été. Des actions visant à accompagner les personnes sans-abri, à améliorer leurs conditions de vie et contribuant à la résorption du sans-abrisme sont d'ores et déjà à l'oeuvre sur le territoire, qu'elles soient conduites par la Ville ou le CCAS de Bordeaux ou par ses partenaires engagés dans la démarche Bordeaux Terre de Solidarité :
- Mise à disposition du parc immobilier municipal vacant pour l'hébergement de près de 130 personnes,
- Ouverture de la halte de jour du CCAS,
- Mise en place de douches dans l'espace public,
- Sécurisation de l'alimentation des plus vulnérables.
Le comité scientifique de la Nuit de la Solidarité procèdera à l’analyse détaillée de l’ensemble des questionnaires au cours du premier semestre. La restitution en sera prévue avant l’été.
Résultats détaillés de la première édition
Grâce à cette mobilisation sans précédent, 561 personnes ont été recensées dans les rues et les campements de la ville. Ces personnes viennent s'ajouter aux 297 hommes, femmes et enfants actuellement à l'abri dans des squats, dont le recensement a été effectué par les services municipaux et métropolitains en parallèle de la Nuit de la Solidarité. Ce sont ainsi au moins 858 personnes qui nécessitent une mise à l'abri urgente à Bordeaux.
En France, si le droit au logement opposable n'est accessible qu'aux personnes régulièrement présentes sur le territoire, l'hébergement d'urgence est quant à lui un droit fondamental et inconditionnel.
La ville de Bordeaux et son CCAS sont pleinement mobilisés pour y contribuer : par l'hébergement de 43 familles (près de 100 personnes) au sein du patrimoine municipal, et par l'ouverture de structures dédiées à l'accueil des sans-abris, comme l'hiver dernier à Gouffrand, cet hiver aux Chartrons, avec la Fondation Abbé Pierre et Aquitanis, et dans les semaines qui viennent avec la création d'hébergements modulaires.
La Ville poursuit également son travail pour faciliter l'accès de toutes et tous à l'hygiène, avec l'installation de douches publiques, à la santé, avec une mutuelle solidaire, à la nourriture, avec une augmentation de 90 000€ du budget dédié à l'aide alimentaire.