Afin de préparer cette résolution, un événement sera organisé le 22 juillet au siège de l’ONU à New-York pour reconnaître la contribution de l’ESS aux Objectifs de Développement Durable (O.D.D.) et fédérer les pays autour du projet de résolution. Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et président du Global Social Economy Forum (GSEF)*, depuis le début de l’année, après avoir succédé au Maire de Séoul, est invité à cette manifestation où il représentera les gouvernements locaux et acteurs de l’ESS.
A l’initiative de l’Espagne, cet événement rassemblera : différents gouvernements mobilisés (Sénégal, République Dominicaine, Gabon, Togo, Slovénie…), la Task-Force inter-agences de l’ONU sur l’ESS qui a préparé le projet de résolution, le GSEF et les organisations de la société civile et des gouvernements locaux qui promeuvent l’ESS.
La pandémie du Covid-19 impose en effet un nouveau modèle de développement, dans lequel l’économie sociale et solidaire occupe une place centrale. Cette « économie autrement » regroupe les entreprises et les associations qui servent un intérêt collectif ou général et reposent sur les principes de coopération volontaire et d’entraide, de gouvernance démocratique ou participative, d’autonomie et de primauté de l’humain et de la finalité sociale sur le capital. Elle constitue une réponse aux demandes de solidarité comme à l’urgence écologique ou à la transition numérique.
Les institutions internationales reconnaissent ainsi de plus en plus l’ESS comme la norme de l’économie de demain et encouragent les gouvernements à mettre en œuvre des politiques visant à la développer : plan d’action de la Commission européenne en 2021, conclusions de l’Organisation internationale du Travail (OIT) en 2022, recommandation de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2022… Le GSEF s’y engage résolument, comme l’a confirmée la participation de Pierre Hurmic au Sommet européen de Strasbourg « L’économie sociale, le futur de l’Europe », les 5 et 6 mai derniers.
Toutes les forces convergent : les aspirations de la « génération climat » en quête de sens sur le marché du travail, les investisseurs qui plébiscitent la finance durable, les consommateurs de plus en plus responsables… et aujourd’hui l'Organisation des Nations-Unies qui prépare une résolution sur l’économie sociale et solidaire, qui pourrait être adoptée lors de son assemblée générale de septembre, indique Pierre Hurmic, président du GSEF.
En Europe et dans de nombreux pays, ce modèle d’entrepreneuriat s’annonce comme une réponse aux « générations climat », dont le mouvement de désertion vis-à-vis d’un libéralisme débridé et prédateur ne cesse de s’amplifier, comme ont pu le montrer les récentes cérémonies de remise de diplômes des grandes écoles. Des étudiants nouvellement diplômés refusent désormais d’aller travailler dans des entreprises qui ne sont pas solidaires de la planète, à l’image des jeunes ingénieurs d’AgroParisTech qui ont appelé à « bifurquer » et à refuser le « système ». Pour Pierre Hurmic, l’ESS est « la norme de l’économie responsable de demain, c’est un acteur clé de la transformation écologique ».
L’ESS en plein essor à Bordeaux
Loin d’être marginale, l’ESS pèse 14% des emplois privés sur la métropole bordelaise. Particulièrement dynamique ces dernières années, elle est en train de changer d’échelle, comme l’illustrent les projets d’extension de pôles de coopération phares comme la Fabrique Pola ou le Garage Moderne, ou encore le développement de projets d’ampleur à l’instar de la candidature de Bordeaux à l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée », la création d’un hôtel d’entreprises de l’ESS ou le projet Ïkos, dont le « village du réemploi » créera une centaine d’emplois sur Bordeaux Nord.
GSEF promeut diverses formes de l'ESS y compris les entreprises sociales, les coopératives, les fondations, les mutuelles, et les groupes d'entraide qui placent l'individu avant les profits. GSEF considère que les changements systémiques commencent d'abord au niveau local, sur la base d'un partenariat entre la société civile et les secteurs public et privé. C'est la raison pour laquelle GSEF est co-présidé par un gouvernement local (représenté par le maire de la ville présidente) et par un représentant de réseaux de la société civile. En juillet 2022, GSEF regroupe 86 membres en provenance de 37 pays sur les cinq continents, dont 32 gouvernements locaux, 38 réseaux de l'ESS et des organisations de la société civile. Global Social Economy Forum (GSEF), est observateur auprès de l'UN Inter-Agency Task Force on Social and Solidarity Economy (UNTFSSE). |