L'Oie Bernache hiverne sur le Bassin d'Arcachon

La France accueille environ 60% de la population mondiale d'Oie Bernache en hivernage, lui conférant une responsabilité majeure pour la conservation de cette espèce. Le Bassin d’Arcachon regroupe la plus forte concentration d’individus de l’hexagone.

Venues de Sibérie, chaque année elles sont plus de 50 000 à faire escale sur le Bassin avant de repartir vers des régions plus chaudes.
Venues de Sibérie, chaque année elles sont plus de 50 000 à faire escale sur le Bassin avant de repartir vers des régions plus chaudes.

Les Bernaches cravants hivernent sur les baies et les estuaires du littoral (européen et français). Les premières sont généralement observées vers le 10-15 septembre. Tous les hivers, elles se retrouvent sur une cinquantaine de sites, parmi lesquels 3 principaux que sont la Charente-Maritime (Île de Ré, Moeze-Oléron), le sud Bretagne et surtout le bassin d’Arcachon qui est devenu un site majeur de niveau international pour sa conservation.

Bernaches cravants Hubert Huguenot

Les oiseaux migrateurs n’ont pas de frontières. Ils sont de ceux qui voyagent avec pour seul bagage la volonté de rejoindre après chaque hiver les terres qui les ont vus naître. La Bernache cravant effectue ainsi les 5 000 à 6 000 km de sa migration postnuptiale en 20 à 25 jours seulement. Pas moins de 12 000 km sont parcourus chaque année !

A peine plus grosse qu’un canard, La Bernache cravant (Branta bernicla) est une petite oie sombre et trapue particulièrement inféodée aux zones côtières. Elle niche dans l’Ouest de la Sibérie, sur la péninsule du Taymir, où ses colonies s’installent dans les parois et escarpements rocheux des côtes, du mois de mars à octobre et migre en Europe occidentale afin d’y trouver des conditions d’hivernage clémentes répondant au mieux à ses exigences. Se nourrissant en grande partie d’une plante aquatique : la Zostère naine (Zostera noltii) celle-ci déterminant souvent la présence de l’oiseau.

Une espèce grégaire et sociable

Cette petite oie est grégaire en hiver, c’est-à-dire qu’elle vit en groupes structurés qui réunissent plusieurs familles, rassemblements pouvant ainsi compter plusieurs milliers d’individus. On peut la voir s’alimenter dans les baies, les estuaires et les bords de mer, où la taille des groupes et la durée du séjour dépendent de la ressource alimentaire.

Le grégarisme, une stratégie assurant une meilleure survie

Au sein d’un groupe, les efforts de vigilance sont mutualisés. Ainsi, chaque individu peut consacrer plus de temps à s’alimenter. Le grégarisme améliore les échanges sociaux, notamment la formation des couples. Saviez-vous que lors de leur premier séjour hivernal, les jeunes  restent auprès de leurs deux parents ?

Le saviez-vous ? 

Une Bernache cravant baguée a été observée sur le bassin d’Arcachon en 2012 et 2013. Elle avait 42 ans !

L'Oie Bernache hiverne sur le Bassin d'ArcachonLa France détient une responsabilité majeure pour la conservation de cette espèce en accueillant près de 70 % de la population lors du pic d’hivernage, période qui représente dans le cycle annuel des oiseaux environ 7 à 8 mois. Et si sa présence ne nous concerne directement qu’une fois l’hiver venu, c’est chaque jour que nos comportements influencent la qualité d’un environnement qui est aussi le nôtre. 

Les fluctuations de ses effectifs sont étroitement liées aux conditions d’hivernage mais aussi à la prédation sur les zones de nidification entraînant de fortes variations dans les effectifs des jeunes de l’année, d’une année sur l’autre.

Malgré une stabilité des effectifs hivernant en France on peut tout de même considérer cette espèce comme « sensible ».

Savoir la reconnaître

Bernache LPO Aquitaine 6

Les bernaches cravants: mythes et légendes

Au moyen-âge, la Bernache cravant était considérée comme un oiseau fort mystérieux qui naissait, disait-on, des anatifes, crustacés accrochés à des morceaux de bois flottant sur la mer.oie bernache 2015b

Plus récemment, la Bernache cravant bénéficie d’une réputation dans le bassin d’Arcachon bien souvent injustifié… en effet, elle est notamment montrée du doigt dans la régression de l’herbier de zostère naine du bassin.

Malgré cela, les Bernaches fascinent lorsque elles font retentir leurs clameurs dans le bassin et nombreux sont les habitants qui se pressent pour les observer sans pourtant les connaître vraiment.

Les Bernaches cravants: menaces…

  • Les bernaches font l’objet de nombreuses menaces susceptibles de déstabiliser la pérennité de son hivernage.
  • Le dérangement par les bateaux : plaisanciers et professionnels.
  • Le dérangement lié aux activités cynégétiques légales et illégales.
  • La concurrence spatiale sur l’estran avec la pratique de la pêche à pied.

pdf eb697La Bernache cravant, histoires et péripéties d'une oie de Sibérie

Source rédactionnelle LPO