Les forêts : une source de bien-être
- Publié par Marc Chaillou
- Catégorie : Sud-Ouest - Nouvelle-Aquitaine

Depuis toujours, la forêt inspire, réveille les sens et l’imaginaire, effraie parfois… mais ne laisse jamais indifférent. Sécheresses, parasites… La santé des forêts françaises se dégrade et les forestiers savent que ....
..... certaines essences qui font aujourd’hui pleinement partie de notre paysage résisteront mal à l’accélération du changement climatique. Dans ce contexte, forestiers et chercheurs de l’ONF se mobilisent pour dessiner les forêts de demain.
La préoccupation. C’est le sentiment qui domine face à la situation sanitaire de la forêt française. Que ce soit en raison de saisons trop chaudes ou trop sèches ou de la prolifération d’insectes ravageurs, de nombreux arbres dépérissent sur l’intégralité du territoire métropolitain. Depuis 2018 dans les forêts publiques, plus de 300 000 hectares sont touchés, soit environ 30 fois la superficie de Paris.
«A terme, mais cela reste une hypothèse, nous pensons que 500 000 hectares de forêts domaniales pourraient être impactés», avance Brigitte Pilard-Landeau de la direction Forêts et risques naturels de l’Office national des forêts (ONF).
Ces événements sont tous liés, directement ouindirectement, à un phénomène bien plus global : le réchauffement climatique. De plus en plus visibles dans nos forêts, les conséquences de ce dérèglement ont conduit les forestiers et scientifiques de l’ONF à un constat : plus de la moitié de la forêt française verra son faciès modifié d’ici à 50 ans.
Les simulations climatiques montrent que les aires de compatibilité des essences vont se réduire. Autrement dit, les principales essences de la forêt française vont être de moins en moins adaptées à leur zone géographique actuelle. Avec des sécheresses plus fréquentes, plus longues et plus intenses, une chose est sûre : le paysage forestier est déjà en plein bouleversement.
Après les mortalités, les coupes
Qui dit dépérissements, dit très souvent coupes sanitaires d’arbres pour enrayer l’épidémie, assurer la sécurité du public et éviter la perte de valeur de ces bois. Compte tenu de l’ampleur des dégâts, ces coupes sont massives et, forcément, ne passent pas inaperçues. «Si on ne fait rien, les peuplements pourraient finir par s’écrouler, ce qui serait dramatique dans les zones fréquentées par le public», alerte Brigitte Pilard-Landeau. Voir des peuplements entiers décimés, c’est un véritable choc visuel pour les promeneurs parcourant ces massifs. L’ONF et ses partenaires, notamment la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR), sont mobilisés à la fois pour accompagner le grand public dans cette compréhension mais aussi pour réfléchir à une stratégie d’avenir.
Un nouveau paysage en perspective
Aussi vulnérables soient-elles face au réchauffement climatique, les forêts sont des alliées essentielles pour atténuer cette menace. Pour l’ONF, tout l’enjeu est de conserver une forêt en bonne santé pour lui permettre de remplir pleinement son rôle de puits de carbone et ses autres fonctions écologiques, économiques et sociétales. Autrement dit, il est urgent de remplacer les essences « mourantes » par des essences plus résistantes. Encore un nouveau bouleversement à venir dans le paysage ! Celui-ci sera certes moins flagrant car les arbres ne poussent pas du jour au lendemain. Mais les forestiers peuvent déjà donner des indications sur ce que sera ce paysage de demain et cette forêt mosaïque qu’ils ont commencé à composer.
Aller vers une forêt mosaïque
Pour l’ONF, réussir l’adaptation des forêts au changement climatique passe par l’introduction d’un nouveau concept de sylviculture fondé sur le principe de « forêt mosaïque ». L’objectif : renforcer la diversification des essences, à l’instar des expérimentations menées dans les îlots d’avenir, mais aussi adapter les modalités du renouvellement dans l’espace forestier. L’idée est d’avoir des petites unités en renouvellement constituées de régénération naturelle et de plantations de différentes essences testées et jugées prometteuses. Ces zones de régénération de la forêt seront au coeur d’une matrice d’arbres adultes et en interaction avec des secteurs maintenus en pleine naturalité, c’est-à-dire en libre évolution. Une gestion qui sera aussi plus douce pour le paysage forestier.
Quels arbres trouvera-t-on alors dans le futur «décor» forestier ? Pour orienter leurs décisions dans le choix des essences d’avenir, les forestiers peuvent compter sur des travaux approfondis menés par les chercheurs de l’ONF et de ses partenaires du Réseau mixte technologique (RMT) Aforce. Un classement des essences a été réalisé notamment en fonction de leur capacité à résister aux évolutions du changement climatique. Sans surprise, le hêtre et l’épicéa font partie des essences les moins résistantes, et donc à éviter dans la reconstitution des forêts de demain.
Côté résineux, le pin maritime, certains autres pins (pin d’Alep, pin Brutia) et le Cèdre seront investis de façon large. Ces essences, ont vocation à alimenter la filière bois à long terme. Les forestiers vont accompagner cette transition en introduisant des essences de production à croissance rapide, comme le Douglas.
Les forêt sources de bien-être
En 2011, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 21 mars Journée internationale des forêts. Cette journée est l’occasion de célébrer la forêt dans sa diversité et de faire prendre conscience au grand public des grands enjeux actuels (changements climatiques, la forêt, puits de carbone…). Partout dans le Monde, et en France en particulier, sont organisés des événements visant à célébrer et à valoriser les arbres et les forêts, mais également le bois et le travail des forestiers. Qu’elles soient de plaine, de montagne ou de littoral, les forêts de France sont à l’image de notre pays, extrêmement variées, sous l’effet de facteurs croisés (géographiques, géologiques, climatiques, historiques ou encore socio-économiques…).
Dans les forêts publiques (domaniales et communales), les forestiers de l’ONF oeuvrent au quotidien pour assurer la pérennité et la vitalité des forêts et ainsi répondre à trois objectifs indissociables : fournir du bois à la société, préserver la biodiversité et accueillir le public. C’est ce que l’on appelle la gestion durable des forêts. Véritable « poumon vert », notamment au sein des zones les plus urbanisées, la forêt est une source de respiration et de bien-être particulièrement prisée des Français. Ses multiples bienfaits ne sont plus à prouver et la période singulière liée à la crise COVID décuple ce besoin de retour aux sources, de se reconnecter à la nature…
Parlons forêt
Les Français affectionnent tout particulièrement leurs forêts, lesquelles accueillent près de 700 millions de visites chaque année. En février, l’ONF a fait réaliser une enquête auprès de l’institut ViaVoice afin de connaitre les attentes, les perceptions et le lien qui unit les Français à leurs forêts et de mesurer l’évolution des pratiques, sur fond de crise sanitaire.
Etude Parlons Forêt : perception des français sur nos forêts
Source ONF
Acteur majeur de la filière forêt-bois, l’ONF assure la gestion deActeur majeur de la filière forêt-bois, l’ONF assure la gestion deprès de 11 millions d’hectares de forêts publiques. Au quotidien,l’action des forestiers s’articule autour de trois objectifs indissociables: la production de bois, la protection de l’environnementet l’accueil du public. L’Office réalise également des missions deservice public dans le domaine de la gestion des risques naturels,et propose des services aux collectivités et aux entreprises.
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